Les employés de Rougier Gabon réclament la démission de leur Directeur général

Le syndicat national des travailleurs de Rougier Gabon a tenu une assemblée générale vendredi à l’immeuble le narval à Libreville au cours de laquelle il a demandé la démission du Directeur général de l’entreprise, Stéphane Jaffret, pour abus de pouvoir, licenciements abusifs, suspension abusive à titre conservatoire, menaces, fausses accusations…

Dans son propos, le syndicat soutient que le climat social dans l’entreprise s’est considérablement dégradé depuis janvier 2023 date de l’arrivée de Stéphane Jaffret à la tête de cette entreprise.

« Depuis son arrivée, les choses vont très mal. Le climat social a été complètement anéanti, le dialogue social est inexistant, les affectations des délégués du personnel tout azimut pour avoir tous l’espace qu’il veut sans que les employés ne soient défendus par les délégués », a regretté Hughes Ndong, secrétaire général du syndicat.

M. Ndong affirme que ses collègues et lui sont livrés au quotidien à des intimidations, injures, propos malveillants, accusations de vols non prouvés et subissent des stratégies de travail «aberrantes » sans tenir compte de la situation du travailleur.

 « Il a une gestion négrière, on a l’impression de revivre les années 1920 ou le colon était le colon. Il parle et on s’exécute simplement », a fustigé Hughes Ndong.

Un exemple d’autoritarisme, selon lui : la direction a décidé de verser le salaire des ouvriers qui travaillent en forêt dans le site du Haut Abanga (vers ndjolé) via Airtel money. L’initiative est louable. Cependant, déplore-t-il, sur le site il n’y a pas de réseau Airtel. Impossible donc de savoir que le salaire a été viré. Impossible de s’en servir puisqu’inaccessible et aucun service Airtel Money n’existe sur site. Le manque de mesures d’accompagnement devient une coercition pour les travailleurs, regrette-t-il.

La direction ignorerait les lamentations des travailleurs sur ce point. « C’est un négrier. Quand il a parlé il a parlé. A tort ou à raison il faut que ce qu’il a dit se fasse. On n’a pas besoin de ce genre de personne au Gabon. Soit il se calme très sérieusement, soit il part ou il peut agir comme ça mais ici il n’a pas sa place », a vociféré le secrétaire général du syndicat visiblement remonté.

Le syndicat dénonce aussi des licenciements des gabonais au profit des expatriés. Cette situation désagréable n’avait jamais existé du temps de l’ancien Directeur général, soutient-il.

Sous l’ancien Directeur général, les employés avaient fait évoluer le chiffre d’affaires de l’entreprise (entre janvier et juin 2022). Rougier Gabon a vendu 104 572m3 de bois soit une hausse de 50% de sa production habituelle. La direction avait gratifié les travailleurs d’un bonus de 70% de leur salaire brut.

« C’était une satisfaction pour tous. L’heure était aux perspectives d’amélioration et de don de soi pour encore faire mieux l’année suivante, chose qui ne semble plus suivre », a-t-il regretté.

La Direction de l’entreprise n’a pas encore réagi à ces graves accusations. Il est cependant notoirement connu que les brimades et l’esprit colonial dominent encore le secteur forestier au Gabon.

Sous le couvert du statut d’investisseurs, les opérateurs du secteur (européens et asiatiques), se croyant en zone de non droit, soumettent encore leurs employés à une espèce de travail forcé, souvent très mal rémunéré.

Les ouvriers sont souvent hébergés dans des huttes sans eau courante et électricité à plein temps. Les cadres, de leur côté, se prélassent dans des villas soigneusement aménagées avec air conditionné et réfectoire garni comme un hôtel étoilé.

La loi du silence est généralement l’unique voie de salut pour préserver son emploi.

Betines Makosso

3 thoughts on “Les employés de Rougier Gabon réclament la démission de leur Directeur général

  1. Les conditions de travail et le harcèlement moral dans le secteur forestier son détestables. Même pour des sociétés qui sont FSC. Tout est à remettre à plat.

    1. Exactement. Tout allait pourtant bien avec les anciens dirigeants.
      Ce Français ne veulent apparemment plus rester en Afrique. Au lieu de se calmer après leur départ du Mali de la Centrafrique du Burkina Faso ils sont pas fatigués maintenant c’est au Gabon qu’ils veulent qu’on les chasse il y a pas de problème on va les chasser

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