Porteurs, selon eux, des permis de communiquer dûment établis par la justice gabonaise, les leaders de la société civile et de la défense des droits de l’homme, Marc Ona Essangui et Georges Mpaga ont été empêchés mardi d’accéder à la prison centrale de Libreville où ils souhaitaient rencontrer les détenus Brice Laccruche Alihanga, Jean Remi Yama (tous deux malades) et Bertrand Zibi Abeghe.
« Cette interdiction confirme la volonté manifeste et délibérée des autorités gabonaises de violer les droits fondamentaux des prisonniers politiques au mépris de tous les principes des droits humains », ont-ils écrit dans un communiqué.
Brice Laccruche Alihanga, ancien Directeur de cabinet du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba est incarcéré à la prison centrale de Libreville depuis décembre 2019 dans le cadre d’une opération mains propres baptisée Scorpion. En octobre 2021, il a été condamné à 5 ans de prison et 5 millions de FCFA d’amende pour faux et usage de faux. Il aurait trompé la justice pour obtenir un certificat de nationalité.
Jean Remy Yama est un leader syndical. Il se retrouve en prison dans une affaire immobilière concernant les enseignants de l’université qui l’accusent d’avoir détourné à son profit des ressources du projet. Des accusations qu’il a toujours rejetées. Son état de santé serait grave en prison.
Bertrand Zibi pour sa part a été interpelé au soir de la proclamation des résultats de la présidentielle de 2016. Il est considéré par ses partisans comme un prisonnier politique. Jugé et condamné à 6 ans de prison ferme, il purge l’intégralité de sa peine le 13 septembre prochain.
Dans leur communiqué, les leaders de la société civile dénoncent « une volonté du Gouvernement gabonais dont le but inavoué est de dissimiler la réalité sur la santé des prisonniers politiques ».
« Les Organisations des défenseurs des droits de l’Homme au Gabon appellent à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques du régime, au premier rang desquels : Brice LACCRUCHE, Jean Remy YAMA, et Bertrand NZIBI. Le maintien en prison de ces personnes relève de la prise d’otage politique » enfoncent-ils.
Carl Nsitou