Le président de la Haute autorité de la communication (HAC), Germain Ngoyo Moussavou s’est rendu vendredi au cabinet du président de la République, Ali Bongo Ondimba, un dossier à la main dans lequel il aurait consigné tous les maux qui minent le fonctionnement de son institution et la presse gabonaise en général.
Créée en février 2018 seulement, la HAC connait des nombreuses difficultés de fonctionnement. Son personnel administratif est en permanence en grève. Le budget de fonctionnement ne suit pas. Les 9 conseillers membres ne bénéficient pas de tous les privilèges dus à leur rang…
Concernant les médias, le régulateur de la communication audiovisuelle, écrite et cinématographique au Gabon est régulièrement saisi par les professionnels pour lui faire remarquer que le secteur est particulièrement sinistré. Crise des matières premières en 2014, Plan de relance économique (PRE) du FMI (1996-2019) et pandémie du Covid 19, autant des facteurs qui ont fragilisé les entreprises de presse locale.
A ces crises s’ajoute la réduction constante de la subvention de l’Etat alors que le nombre de médias ne cesse d’accroître.
Malgré ce contexte chaotique, plusieurs médias, en ligne notamment et pas tous, subissent la pression de la Direction générale des impôts (DGI), une pression qui menace la survie de ces médias. La HAC elle-même a sommé les entreprises de presse de payer leur redevance dans un délai d’un mois. Une décision coupe gorge pour certains médias qui ne parviennent même plus à faire face à leurs charges patronales.
« Le président de la République tient beaucoup à la liberté de la presse qui est un acquis de notre démocratie (…) il nous a instruit (…) de veiller à ce que cette liberté de la presse s’exprime sans entrave en faisant en sorte que l’univers médiatique gabonais ne soit pas sans garantie de compétence et sans garantie de sérieux », a déclaré Germain Ngoyo Moussavou à la sortie de la rencontre avec le président Bongo Ondimba.
Ancien journaliste et ancien patron du quotidien national l’Union, Germain Ngoyo Moussavou, ancien collaborateur direct d’Omar Bongo Ondimba et ancien ambassadeur du Gabon en France sous Ali Bongo connait parfaitement les difficultés de la presse gabonaise dont il est un pur produit.
En 2023, le Gabon organisera les élections générales : présidentielle, législatives et locales. La presse sera largement sollicitée.
Camille Boussoughou