Riposte musclée et moqueuse de Jessye Ella Ekogha contre le discours de Jean Ping

Après avoir observé un long silence, le porte-parole de la présidence de la République gabonaise, Jessye Ella Ekogha a décidé de riposter mercredi contre le dernier discours offensif de Jean Ping dans lequel il a demandé samedi aux institutions habilitées de déclarer la vacance de pouvoir au Gabon à cause de l’état de santé du président Ali Bongo victime d’un accident vasculaire cérébral en 2018.

« On n’a pas fait de sortie parce qu’on y a pas prêté beaucoup d’importance », a diabolisé Ella Ekogha justifiant le long silence observé par la présidence gabonaise suite à l’attaque de Jean Ping.

« La vacance de pouvoir, c’est un disque qui est rayé. C’est quelque chose que beaucoup d’acteurs politiques répètent », a-t-il minimisé.

Jessye Ella Ekogha remarque qu’« on a l’impression que certains acteurs politiques pour exister médiatiquement sont amenés à faire des déclarations tapageuses ».

Pour lui, Jean Ping à travers cette déclaration a tenté d’exister, de sortir de l’isolement que lui infligent la classe politique nationale. C’est le cas de certains cadres qui lui ont claqué la porte pour rejoindre le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). C’est aussi le cas de ces anciens qui ont décidé de créer le mouvement politique « Gabon d’abord » au détriment de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) qui soutient Jean Ping.

Le porte-parole de la présidence affirme aussi que Jean Ping connait « une réelle perte de vitesse ». Il a peur de l’arrivée sur la scène politique des nouveaux acteurs de l’opposition qui menacent de lui voler la vedette. Sans la citer, Ella Ekogha a probablement pensé à Paulette Missambo, la nouvelle présidente de l’Union nationale qui a le vent en poupe actuellement.

Parler de la vacance de pouvoir c’est que la fonction n’est pas exercée, a rappelé Ella Ekogha qui a soutenu qu’Ali Bongo exerce bien la fonction présidentielle.

« Quand monsieur Jean Ping appelle les institutions que d’ailleurs il ne reconnaissait pas, à agir, on peut se poser des questions », a poursuivi Ella Ekogha.

Le proche d’Ali Bongo a également douté de l’efficacité de l’appel lancé par Jean Ping en direction de la communauté internationale dont l’Union européenne pour faire constater la vacance de pouvoir au Gabon.

« La communauté internationale, est-ce que ce n’est pas l’Union européenne, par exemple ? » s’est-il interrogé avant de rappeler qu’Ali Bongo s’est récemment entretenu au siège de l’Union européenne à Bruxelles avec la présidente de la commission de l’UE, Ursula Von der Leyen.

Principal challenger d’Ali Bongo lors de la présidentielle de 2016, Jean Ping se proclame toujours comme le président élu par les gabonais à l’issus de ce scrutin. Il n’accepte pas le titre d’opposant gabonais et sa fonction actuelle est « président de la République élu ». Depuis 5 ans, il se bat pour être investi président de la République afin d’exercer les charges liées à cette fonction.

En face le pouvoir considère que le scrutin de 2016 est largement derrière. La prochaine élection présidentielle au Gabon c’est en 2023.

Carl Nsitou

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