Les principaux chercheurs et gestionnaires du projet SYMAV posant pour la postérité le 04 février au Cermel à Lambaréné © Gabonactu.om
Le Projet d’établissement d’un système de surveillance en laboratoire des maladies virales représentant un problème de santé publique (SYMAV) mis en place par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) en partenariat avec le Gabon au sein du Centre des recherches médicales de Lambaréné (CERMEL), a produit des résultats escomptés durant les 5 ans de la mise en œuvre dudit projet finissant. Le projet matérialisé par le transfert des technologies et des compétences permet désormais au Gabon de sauver des vies et de parer à toute éventualité en cas d’épidémie.
« Il y a beaucoup de maladies dans notre circonscription mais dont on n’a pas souvent connaissances et quand il y a émergence, c’est là où on commence souvent par se plaindre ; mais avec le projet SYMAV, avec le laboratoire que vous voyez derrière moi, ça nous permettra de mettre en évidence ces virus, pour pouvoir les surveiller de manière appropriée et de mettre les données à la disposition du Ministère de la Santé afin de prévenir toute épidémie », a indiqué avec fierté le Pr Ayola Akim Adednika, Directeur du CERMEL, partie prenante dans la mise en œuvre dudit projet.
Le projet SYMAV a connu l’implication scientifique de l’Institut de médecine tropicale de l’université de Nagasaki (Nekken) qui a mis en place le puissant laboratoire de niveau P2 et P3, contribuant fortement depuis le début de la pandémie à Coronavirus, à réaliser 5000 tests PCR par mois, suppléant ainsi rigueur le Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF). Ce avec l’expertise également des chercheurs gabonais qui ont été formés par le Japon, grâce à ce projet.
« Nous sommes vraiment satisfaits des résultats du projet et surtout la partie concernant la formation dans le sens où les techniciens gabonais ont été formés dans le cadre de la recherche », s’est réjoui Jiro Yasuda, Pr à l’Institut de médecine tropicale de l’université de Nagasaki, Chef du projet pour la partie japonaise.
Globalement une vingtaine des chercheurs ont été formés dans le cadre du projet SYMAV initié par la JICA avec l’appui de l’Agence gabonaise pour la science et la technologie (JST) et l’Agence japonaise pour la recherche médicale et le développement (AMED). Six autres techniciens sont en années de thèses à l’université de Nagasaki.
Les biologistes Rodrigue Dibambi et Georgelain Nguema Ondo, constituent une parfaite illustration des retombées positives de ce projet. Ils sont inscrits en thèse dans le cadre dudit projet qui les a permis d’esquisser quelques découvertes scientifiques.
Selon Georgelain Nguema Ondo, un des doctorants qui gère 18 virus respiratoires dans le cadre du projet SYMAV, « en 2020, on a fait la mise en évidence d’un virus que la santé publique ne suit pas trop ; mais nous nous avons pu mettre en évidence l’existence de ce virus-là chez les animaux, de rongeurs ; il s’agit du virus ‘’lymphocytique de la Méningite’’ qui peut facilement se transmettre à l’homme».
Doctorant en recherche du virus de la Dengue et du chikungunya dans les environnements urbains et ruraux, Rodrigue Dibambi quant à lui a orienté son étude sur les arbovirus ( les virus transmis à l’homme via les des insectes comme le moustique).
Le projet SYMAV devait prendre fin ce mois de février 2022. Mais au regard de son succès, les parties prenantes ont convenu de sa poursuite. Des financements sont déjà trouvés. Le projet ayant pour principal objectif le diagnostic des maladies virales à travers la recherche génétique, devra s’étaler sur 3 ans. Dans sa première phase, il a mobilisé plus de 2 milliards de FCFA.
Pour permettre aux chercheurs du projet de travailler sereinement durant cette période de Covid-19, la JICA a procédé jeudi 04 février lors d’une cérémonie dédiée, à la remise des équipements médicaux d’une valeur de plus de 75 millions de FCFA.
Sydney IVEMBI, envoyé spécial