Nommé lors du dernier conseil des ministres, Oumarou Baba Toukour a été installé jeudi dans son fauteuil (peu convoité) de président du Conseil d’administration (PCA) de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII ou C2N2I), a constaté un reporter de Gabonactu.com
Oumarou Baba Toukour succède à Jacqueline Lekogo promue à d’autres fonctions. La cérémonie a été présidée par le Directeur de cabinet du ministre des Transports, Dr Landry Ndoumatseyi Botongoye.
S’adressant au nouvel entrant, la PCA sortante, Justine Lekogo a peint un tableau sombre de cette compagnie d’Etat qui possède pourtant « d’énormes potentialités » mais qui menace de couler.
« Le manque de son propre outil de travail, un bateau loué et qui ne fonctionne que quelques jours par mois pour une traversée Libreville-Port-Gentil de 20 h par voyage, des effectifs pléthoriques, plusieurs mois d’arriérés de salaires, une situation juridique ambiguë me laisse croire que l’avenir de la CNNII est peu reluisant », a carabiné Mme Lekogo qui a assumé les fonctions de PCA durant un an.
Loin d’un simple constat, Mme Lekogo a tiré la sonnette d’alarme : « continuer à maintenir cette société sous perfusion comme elle l’est en ce moment, constitue un gouffre à sous pour l’Etat gabonais ».
Comme solution, elle a suggéré sinon recommander à l’Etat, propriétaire de la compagnie de « chercher soit à faire réparer les bateaux qui peuvent l’être encore, soit doter la CNNII d’un outil performant de travail ».
« Je rappelle ici que je suis un produit de la maison C2N2I, donc entièrement aux faits de ses réalités », a dit d’une voix ferme Oumarou Baba Toukour, le nouveau PCA entrant avant d’ajouter : « les perspectives existent et nous nous emploierons à les réaliser ».
Pédagogue, Oumarou Baba Toukour a tenu un discours de rassemblement soutenant qu’il fera vibrer le patriotisme de chacun des travailleurs pour renflouer la société.
La compagnie assure actuellement la liaison aller et retour Libreville-Port-Gentil. Elle a quasiment abandonné le segment transport fluvial et lagunaire qui permettait d’évacuer vers les grandes villes les denrées alimentaires produites dans les lacs et vers Lambaréné.
Tout le mois de janvier, la CNNII a cassé les prix pour attirer la clientèle qui s’est détournée vers ses concurrents.
Camille Boussoughou
Il faudra penser à réformer le management de cette entreprise. Éviter les embauches claniques, et privilégier la compétence. Étant une entreprise sous tutelle de la Marine Marchande, pourquoi pas détacher certains cadre de la maison mère pour la faire fonctionner ? Aussi il y a les navigant et techniciens formés en RDC au centre du CICOS. Ce sont des spécialistes de la navigation en eau intérieure