Notre participation au Séminaire de formation des Journalistes et des reporters sportifs organisé par le journal panafricain Convergence Afrique, en tant qu’expert sollicité par les organisateurs pour animer un module portant sur la Méthodologie du Consultant, a été une belle expérience. Une expérience de plus pour notre modeste personne dans le domaine de la formation et de la compréhension des enjeux du métier de Consultance.
Il faut dire que du haut de nos dix (10) ans d’expérience comme Consultant et Analyste politique, nous nous sommes interrogés, notamment sous l’angle sur lequel nous devions aborder cette communication, tout en partant du postulat suivant : « Le Journaliste commente, le Consultant analyse ».
D’entrée de jeu, il faut souligner que le 21e siècle est marqué par une forte tendance à la spécialisation, mais également par le croisement, la rencontre et l’échange entre les différents domaines de compétence. Le journalisme et le sport s’inscrivent dans cette logique. Et ce changement de paradigme est bien perceptible à l’échelle mondiale.
Par définition, le métier de Consultant renvoie au Conseil. C’est un métier qui a beaucoup évolué dans le temps, puisqu’au départ, la Consultance est un concept qui était exclusivement réservé au monde de l’entreprise. Seulement, aujourd’hui, aucun secteur n’est en marge, et on retrouve les Consultants dans tous les secteurs d’activité. C’est la raison pour laquelle, nous affirmons dans notre propos introductif : “Que l’on ne s’improvise pas Consultant, on le devient”. La Consultance renvoie à la fois à un métier, une spécialisation, une compétence et un état d’esprit. Et, selon le principe ” Le Journaliste commente, le Consultant analyse “, nous allons poser les bases de notre réflexion en insistant sur un fait : le Consultant ne commente pas un match, car cela n’est nullement son rôle. Il analyse les actions, les situations et apporte de la valeur ajoutée à la compréhension des enjeux du match. Il doit être capable d’expliquer un schéma tactique, donner le palmarès d’une équipe, d’un joueur. Le Consultant doit être pluridisciplinaire et doté d’un savoir encyclopédique. Il est à fois Coach, arbitre, joueur, historien, géographe, sociologue, juriste (Maîtrise des lois du Football), et même diplomate…
Aussi, le Consultant sportif est un prestataire de service en conseil qui officie dans le milieu du sport. Il n’est pas, à proprement parler, un journaliste, mais plutôt un analyste sollicité par les médias. Nous affirmons, sans équivoque : « Le Consultant sportif est un outil d’aide à la compréhension d’une action, d’une situation ou d’un événement sportif ».
En outre, s’agissant des qualités du bon Consultant sportif, nous relevons que le Consultant doit démontrer qu’il a acquis une connaissance approfondie dans le domaine ou une discipline sportive. Il doit justifier d’une grande expérience dans ce domaine, puisque, par principe, ce poste est en général assumé par d’anciens sportifs ou par des journalistes. Il doit donc avoir de solides compétences dans le domaine sportif, ayant étudié l’option Journalisme sportif en milieu universitaire. Toutefois, nous tenons à souligner qu’une personne qui n’est pas professionnelle du sport, peut devenir un Consultant sportif, et cela à une condition : aimer et être passionné par le sport, car le métier de Consultant sportif est un métier trop exigeant. Il faut, en effet, être doté d’une grande culture générale. Le bon Consultant sportif doit faire la veille, il doit également être techniquement compétent. Cela dit, il doit pouvoir aborder chaque situation avec objectivité et avoir le sens de l’écoute pour pouvoir déceler certaines informations à peine perceptibles. De plus, il doit être pourvu d’une vivacité remarquable pour être concis, et être doté d’une logique déductive. Ce dernier doit aussi être attentif aux modes d’expression des sportifs. De toutes ces qualités, il faut ajouter que le Consultant doit être doté d’une grande capacité d’improvisation, quand bien même la préparation est primordiale pour ce spécialiste.
En définitive, on doit retenir qu’ il n’existe pas une méthode universelle et une grille d’analyse propre au Consultant, chacun, selon son intuition, son vécu, sa compétence, son expérience et sa grande culture générale, peut analyser, en fonction des paramètres sportifs, historiques, géographiques, sociologiques et psychologiques. Au nombre des qualités que le bon Consultant devrait posséder, on note : une capacité rédactionnelle irréprochable ; une très bonne culture générale et sportive ; une qualité remarquable de faire la veille ; un esprit critique ; une excellente diction ; une excellente expression orale, une capacité d’adaptation rapide et efficace, et le goût du défi.
Comme nous l’avons souligné précédemment, nous réaffirmerons qu’on devient Consultant par deux (2) voies : soit par le canal de la formation académique, soit par la voie de l’expérience (Ancien sportif de haut niveau à l’exemple de Michel Minko, Aliou Sow ou Habib Beye). Mais, ce n’est pas tout, car toutes les autres personnes extérieures à ce milieu peuvent prétendre à ce poste, à condition d’être passionné de sport, et avoir de solides connaissances en culture générale et en sport. Le consultant sportif est un analyste non partisan. Il doit être neutre, objectif, et, se refuser de faire preuve d’émotivité.
Et, comme un sportif de haut niveau, le Consultant ne doit jamais perdre de vue une chose essentielle : “On ne devient pas champion le jour du match, mais à partir de l’entraînement”.
Par Francis Edgard SIMA MBA, Géopolitologue/Géostratège, Analyste politique, Consultant international MCCA. Expert Stratégie/Prospective et Communication politique.