Dans 2 ans seulement, le Gabon rêve de renverser la courbe des importations des produits alimentaires, selon le Plan d’accélération de la Transformation (PAT), la nouvelle politique mise en marche dans le pays pour faire progresser positivement les indicateurs de croissance dans tous les secteurs économiques.
Dans le secteur agricole, le ministre gabonais de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou table sur une réduction de 50% des importations des denrées alimentaires.
Pour attendre cet ambitieux objectif, le ministre est allé à l’Assemblée nationale le 14 mai dernier pour faire adopter une loi sur la politique semencière du pays.
L’ambition est d’augmenter la production par hectare grâce à des semences à haut rendement et plus résistantes aux nuisibles et aux virus des plantes.
Libreville espère une production passant de 6 tonnes/ha/an à un objectif minimum de 25 tonnes/ha/an pour le manioc par exemple. Un tel rendement permettra de diminuer la pression sur les surfaces cultivées tout en amoindrissant le recours aux pesticides et aux fongicides.
Outre l’introduction des nouvelles semences à forte capacité germinative, les députés gabonais ont adopté deux lois concernant l’élevage. Le but est d’améliorer le suivi sanitaire des élevages et la lutte contre les zoonoses.
Cette nouvelle donne dans la politique vétérinaire sera renforcée par le démarrage prochain des activités d’un laboratoire national vétérinaire moderne dont les prestations renforceront la capacité de contrôle et de riposte aux frontières et sur toute l’étendue du territoire.
Chaque année, le Gabon consacre environ 350 milliards de FCFA pour l’importation des produits alimentaires. Les fruits et légumes viennent de France d’Afrique du nord et du Sud ainsi que du Cameroun voisin. Les viandes surgelées d’Amérique Latine.
Toutes les initiatives de sortir de l’engrainage des importations n’ont jamais produit les résultats escomptés. Le Gabon a négligé son agriculture depuis les années 70 au profit des importations facilitées par les énormes recettes pétrolières de l’époque. Le pays qui fait face à l’après pétrole tente de maintenir son économie à flot grâce à la diversification des secteurs productifs.
Marie Dorothée