BEAC : les agents en grève pour 16 ans de prime non payée

La grève d’avertissement de deux jours déclenchée lundi matin par les agents de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) pour réclamer 16 ans de prime non versée pourrait provoquer une pénurie de billet de banque, selon les grévistes qui paralysent le fonctionnement du siège national de la banque et ses 3 agences au Gabon.

« Toutes les banques s’approvisionnent ici. Si la grève dure, il y aura obligatoirement une pénurie de billets de banque dans les guichets automatiques et les banques », a clairement indiqué un gréviste.

« Le 25 mars, les fonctionnaires gabonais pourront être gravement impactés car les banques n’auront pas des liquidités puisque tout l’argent sort d’ici », a renchéri un autre.

La disponibilité des billets de banques est l’une des possibles conséquences de la grève. Les importateurs et les grandes entreprises installées dans le pays ne peuvent pas effectuer leurs transactions depuis le déclenchement de la grève. Les principales transactions financières entre le Gabon et l’extérieur sont déjà paralysées, ont expliqué les grévistes amassés sur le perron du siège national de la BEAC à Libreville.

Les agences de la BEAC à Port-Gentil, Franceville et Oyem sont également fermées.

Environ 200 agents du Gabon de la BEAC revendiquent 17 ans d’impayés de l’Indemnité différencielle de résidence. Cette prime devait permettre à la BEAC d’adapter les salaires au coût de la vie au Gabon. Elle n’est pas payée depuis 2004 aux agents de catégorie inférieure alors que les cadres la perçoivent normalement.

Cette prime avait été autorisée par le conseil d’administration de la BEAC au profit des employés du Gabon et de la Guinée Equatoriale où le coût de la vie est très élevé par rapport aux quatre autres Etats membres de la CEMAC qui ont en commun le FCFA XAF géré par la BEAC.

La prime devait compenser la prime de logement supprimée, selon les grévistes. La Direction nationale de la BEAC n’a fait aucune communication à propos de cette grève.

Des négociations ont commencé ce lundi avec les autorités gabonaises.

Camille Boussoughou

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