Le Parti démocratique gabonais (PDG), la formation politique au pouvoir au Gabon depuis sa création le 12 mars 1968 célèbre ce 12 mars, dans la sobriété, son 53ème anniversaire et ses 53 ans à la tête du pays.
Les cadres du parti, y compris le Secrétaire général, se félicitent et se réjouissent pour cet anniversaire. Personne, en revanche, ne rappelle que l’ancien parti unique au Gabon (depuis 1968 à 1990) est resté au pouvoir sans interruption depuis sa création. Il a donc toujours dirigé l’Etat.
53 ans après, le père fondateur du parti, Omar Bongo Ondimba est mort. Plusieurs de ses compagnons également. Les anciens que l’on désignait volontairement sous le terme « caciques » avec à leur tête Zacharie Myboto ont quitté le navire. Les « appelistes » incarnés par Paul Toungui et René Ndemzo’o Obiang, une autre tendance qui tirait les ficelles du vivant du président fondateur ont également disparu des rangs du parti. Les « rénovateurs » dont Ali Bongo Ondimba était l’une des figures de proue se comptent également au bout des doigts.
Toutes les anciennes figures du parti, encore en vie, se sont quasiment refugiés dans l’opposition où ils tentent de déboulonner leur propre machine. Les autres vivent « reclus » quelque part en attendant leur dernier jour.
Nombreux sont probablement victimes de la politique de « Régénération et Revitalisation » lancée en décembre 2017.
53 ans après, le « Parti des masses » est entre les mains d’une nouvelle génération tout en restant l’arme lourde qui remporte toutes les batailles. Aucune élection politique nationale n’a échappé au PDG depuis 1968. Ce qui explique sa longévité au sommet de l’Etat.
Pour l’opposition, l’histoire du parti se confondant à celle du pays, les déboires actuels du Gabon incombent au PDG. Déficit d’infrastructures dans tous les secteurs, mauvaise gouvernance, dette astronomique dépassant les 70% du PIB, dégringolade de l’image de marque du pays à l’international… « tout ça à cause du PDG et ses courtisans mangeurs », déplore un opposant.
En revanche, 53 ans après, les partisans du pouvoir PDG défendent un bilan satisfaisant. Beaucoup reste certes à faire, mais le pays est demeuré un havre de paix dans une Afrique centrale connue aussi pour ses conflits sanglants. Le Gabon a connu une croissance de 3,9% en 2019. Le pays a lancé une dynamique politique d’industrialisation qui lui permettra d’exporter dans un avenir très proche le « Made in Gabon » dans le vaste marché africain. Bref…
Camille Boussoughou