Une mauvaise odeur des très tristement célèbres « opérations nguénés » se dégage à la lecture d’un communiqué officiel co-signé par le ministre gabonais de la Défense nationale et son collègue de l’Intérieur.
Dès vendredi 20 novembre, les deux ministres avertissent que « des contrôles sécuritaires seront effectués par les forces de défense et de sécurité à compter du 20 novembre 2020 ».
Lambert Noel Matha (ministre de l’Intérieur) et Michaël Moussa Adamo (ministre de la Défense nationale) préviennent que même les véhicules des diplomates et des représentants des institutions internationales seront soumis à ces contrôles. Les véhicules administratifs qui circulent habituellement avec une espèce « d’immunité » ne seront pas aussi exemptés.
La menace est forte pour tout automobiliste dont le véhicule ne disposera pas de ses papiers à jour. « Tout véhicule arrêté en infraction sera automatiquement saisi », ordonnent les deux ministres sans plus de détails sur les conditions de récupération du véhicule saisi.
Dans le passé, le Gabon a souvent organisé ce type d’opération sous le nom de code « opération nguéné ». Nguéné en langue locale est le nom d’un serpent très dangereux.
Les populations ne gardent pas forcément des bons souvenirs de toutes les opérations nguénés à cause des embouteillages montres suite à l’érection de nombreux cheks-points et des dérapages de tout genre.
Le communiqué ne précise pas l’objectif principal de cette opération. Le Gabon n’est pas connu comme un paradis de véhicules volés à l’étranger et recherchés par Interpole. Par contre, plusieurs hauts cadres emportent des véhicules administratifs à la fin de leurs fonctions. D’autres les offrent en cadeau à leurs nombreuses maîtresses.
Carl Nsitou