Jean Fidèle Otandault, expert-comptable et surtout ancien ministre gabonais du Budget estime, dans une réflexion partagée à la presse que la sortie de crise pour le Gabon doit passer par l’adoption des mesures rigoureuses de redressement économique et budgétaire ainsi que le renforcement des règles des finances publiques.
L’expert-comptable Otandault estime qu’il faut clairement définir un cheminement vers un objectif de croissance inclusive sur les trois prochaines années. Il préconise, à ce titre, l’adoption d’une loi cadre de programmation pluriannuelle des finances publiques. L’application rigoureuse de cette loi cadre organisera inéluctablement le cheminement du pays vers le Gabon émergent.
« Ce n’est qu’ainsi que la confiance pourrait être durablement rétablie avec les acteurs économiques, les partenaires sociaux, les institutions financières et les investisseurs », estime l’homme qui dit être un fervent défenseur du Plan stratégique Gabon émergent, politique volontariste initiée par l’actuel chef de l’Etat gabonais pour booster le développement économique du pays.
Avantages
Le pays, grâce à cette loi assurera une meilleure maîtrise des dépenses publiques, une meilleure mobilisation des ressources, un élargissement de l’assiette fiscale, une fiscalité attractive, un renforcement des partenariats publics et privés (PPP) et enfin négocier avec plus d’atouts le gel ou l’annulation de sa dette.
Député du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Jean Fidèle Otandault prévient que le préalable pour le succès d’une telle politique budgétaire est l’obligation de changer de paradigme. L’objectif est de susciter une dynamique de croissance inclusive. Il s’agira au préalable d’expliquer les enjeux de la situation et le but poursuivi, encourager l’innovation, soutenir les PME et le secteur informel et promouvoir l’excellence.
« Grâce à la politique de diversification de son économie initiée depuis 2009 par Ali bongo Ondimba, le Gabon dispose des fondamentaux et des atouts pour relancer son économie et décoloniser son imaginaire », assure l’ancien ministre.
« Le changement de paradigme est possible », conclu-t-il.
Pays pétrolier du Golfe de guinée, le Gabon accuse un retard criard dans la modernisation de ses infrastructures, l’habitat, l’éducation, la santé etc. Arrivée au pouvoir en 2009, Ali Bongo Ondimba s’est engagé à combler ce retard d’où la conception du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE). Lancé en toute pompe, ce plan a sérieusement été ralenti par la crise des matières premières de 2014. La pandémie du coronavirus est un nouvel obstacle inattendu.
Camille Boussoughou