La campagne « Touche pas à ma terre », un mouvement de contestation mené par ses deux coordonnateurs, Marc Ona Essangui et Jean Valentin Leyama, a dans un communiqué dénoncé la violation flagrante de la constitution par le gouvernement qui a adopté en conseil des ministres du 8 mai dernier, un projet de loi (entériné en urgence par le parlement bicamérale) sur la ‘’catastrophe sanitaire’’, lequel se substitue, relève-t-on, à la loi sur l’état d’urgence.
« Les membres de la campagne Touche pas à ma Terre s’opposent-t-il avec la dernier énergie à cette volonté de courcicuiter la constitution dont le gouvernement interpelle pourtant l’art 47 pour justifier sa manœuvre, sans en préciser expressément l’alinéa. Ainsi, croit-il opportun de redéfinir la catastrophe sanitaire pour paraître pertinent, alors que celle-ci est juridiquement assimilable à une situation d’état d’urgence, fut-il sanitaire », a dénoncé le communiqué de Touche pas à ma terre signe des coordonateurs, Marc Ona Essangui et Jean Valentin Leyama.
Pour la société civile, cette violence de la constitution constitue un grand danger pour les citoyens gabonais qui seront dorénavant privés de libertés sans justification aucune, puisque selon elle, malgré le confinement du pays, l’augmentation des cas testés positifs au Covid-19 est exponentielle. Le Gabon en compte à ce jour 661 cas contaminés dont 110 guérisons et 8 décès.
« Les membres de la campagne Touche pas à ma Terre, soulignent par ailleurs pour le dénoncer le danger qui consiste à donner un blanc seing au gouvernement, capable désormais de décréter unilatéralement la privation des libertés fondamentales dans les proportions et durées indéterminées. Puisque n’ayant plus besoins de soumettre sa décision au vote du parlement, lequel a récemment rejeté sa demande d’instauration d’un état d’urgence d’une durée de trois mois. Le gouvernement vient-il de trouver la voie de contourner la loi ? Assurément. Ce qui est inacceptable pour l’Etat de droit !
L’état d’urgence qui a mis tout le pays en confinement pendant un mois, prend fin ce dimanche à 24 heures. Il va laisser la place à la catastrophe sanitaire.
Antoine Relaxe