Le Directeur général de la douane et des droits indirects, Dieudonné Lewamouho Obissa a dans un communiqué annoncé la suspension des activités d’une soixantaine de sociétés de transit opérant dans le pays dans le secteur de l’import et l’export des marchandises.
Le couperet du patron des douanes est paru dans le quotidien gouvernemental L’union de ce vendredi au Gabon.
Sur la très longue liste des entreprises sanctionnées figurent des compagnies très connues et jouissant d’une grande réputation. Il s’agit entre autres de SATRAM, Panalpina, SOCOTRANS, Universal Transit, Armement Secam, SOTRASGAB …
L’administration des douanes reproche à ces opérateurs économiques un non respect du Code des douanes en vigueur en République gabonaise qui fixe notamment les conditions d’éligibilité des opérateurs dans le domaine de l’import-export.
Certaines sociétés ciblées ne seraient pas à jour de leur paiement vis-à-vis de l’Etat.
Toutes les compagnies sont priées de se rapprocher du ministère de l’Economie dans la perspective de la régularisation de leur situation.
Depuis le 13 janvier dernier, le torchant brûle entre les transitaires et la douane gabonaise. A l’origine, l’introduction d’un nouveau logiciel censé limiter la fraude ou la magouille.
Les transitaires habitués à des pratiques peu orthodoxes ont décidé de ne plus dédouaner leurs marchandises espérant faire plier l’Etat.
Malgré une descente au port d’Owendo du Premier ministre, les transitaires ont tenu tête. Sidonia World, nom du logiciel en question est très contesté.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Jean Marie Ogandaga a martelé que le Gabon ne reculera pas. Ce logiciel conçu par la CNUCED, un organisme de développement de l’ONU est déjà en vigueur dans 85 pays du monde y compris certains pays d’Afrique centrale comme le Congo, le Cameroun et même la Guinée Equatoriale.
Le Gabon espère, grâce à ce logiciel, augmenter ses recettes douanières de 15 à 20%. Certains douaniers seraient complices des transitaires, selon une source officielle.
La grogne semble tourner au pugilat entre les opérateurs économiques et l’Etat. Les consommateurs risquent d’être impactés à cause d’une pénurie prévisible qui serait suivi naturellement d’une hausse des prix sur le marché.
Carl Nsitou