Le portrait géant de Tony Ondo Mba à l’entrée de Bitam © Gabonactu.com
Sur un géant portrait de Tony Ondo Mba, surplombant l’entrée de Bitam dans la province du Woleu-Ntem au nord du pays, des graffitis révélateurs de l’état d’esprit des bitamois à propos de l’ex homme fort du coin. « La honte de Bitam », a résumé un des auteurs des graffitis qui suscitent une vive polémique dans cette petite localité située à la frontière avec le Cameroun.
« On le considérait ici comme notre Mandela, mais il devient la honte de Bitam pour s’être mouillé dans des affaires louches », regrette dans un bistrot un natif visiblement déçu par les déboires de son idole d’hier.
Le député de Bitam est incarcéré depuis le 14 décembre 2019 à la prison centrale de Libreville dans le cadre de l’opération mains propres baptisée : « scorpion ». Tony Ondo Mba est poursuivi pour des faits présumés de détournements de deniers publics, de concussion, de blanchiment des capitaux et malversation financière.
Pour un autre partisan de « TOM18 », « Tony Ondo Mba reste notre Mandela malgré ces fausses accusations orchestrées par le pouvoir ».
L’ancien ministre de l’Energie et président du Rassemblement pour la restauration des valeurs (RV, majorité), aurait selon certains partisans posés les actes salvateurs pour la ville de Bitam (éclairage public, réhabilitation des voiries, du commissariat, ….). D’autres par contre estiment qu’il s’agissait de la poudre aux yeux ayant servi à blanchir l’argent volé au pays.
Fier allure, jeune, petites lunettes d’intellectuel, taille fine, Tony Ondo Mba a incarné à Bitam l’espoir face aux recettes désuètes de la vielle garde. Ses descentes au « bled » étaient de moment de joie pour les bitamois qui ont compris que ce jeune banquier symbolisait l’avenir de leur localité. Le jeune politicien s’est vu confier le mandat de député sans trop forcer.
La lune de miel n’a malheureusement pas duré longtemps. La petite étoile s’est vite éteinte suite à ces accusations qui lui valent aujourd’hui une détention préventive en attendant son procès.
Antoine Relaxe