Vague d’enlèvements d’enfants : le gouvernement condamne la justice populaire et promet une riposte musclée

Des policiers gabonais lors d’une intervention en 2016 © Archives Gabonactu.com

Le ministre gabonais de l’Intérieur, Lambert Noël Matha a dans un communiqué condamné la justice populaire qui a coûté la vie à un citoyen brûlé vif alors qu’il circulait dans une voiture noire (couleur de la voiture présumée être utilisée par des kidnappeurs d’enfants) et annoncé un déploiement « conséquent » des forces de l’ordre dans tout le pays.

« Le Gouvernement annonce un déploiement conséquent des Forces de Sécurité et de Défense sur toute l’étendue du territoire national avec une plus grande concentration aux abords des établissements scolaires », a précisé le ministre.

« Des fouilles systématiques des véhicules seront effectuées par les Forces de l’ordre dans le respect des droits humains et des Conventions internationales », a-t-il prévenu.

Lambert Nöel Matha a aussi menacé les auteurs des informations non fondées sur ces prétendus enlèvements d’enfants.

« Le Gouvernement rappelle par ailleurs que la propagation des fausses nouvelles via les réseaux sociaux ou tout autre moyen, qui trouble l’ordre public expose son ou leurs auteurs et complices à des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 5 ans, conformément aux dispositions de l’article 227, alinéa 1er du Code Pénal », appelle le ministre Matha qui appelle les uns et les autres au devoir de vigilance et de responsabilité.

« Nul ne peut se faire justice dans un Etat de droit et le Gouvernement se montrera ferme vis-à-vis de ceux qui auront choisi la barbarie comme expression de justice. Tout individu ou groupe d’individus qui se substituerait aux Forces de l’ordre dans leurs missions de protection des personnes et des biens et de perquisition, s’expose aux affres de la loi », a averti le ministre.

Vendredi, le gabonais Stanislas Mba Ngoua a été lynché et brûlé par des manifestants qui lui ont accusé d’avoir enlevé des enfants. Son compatriote Patrick Eyeghe a été admis au Centre hospitalier et universitaire de Libreville (CHUL) après avoir également été lynché.

« Le Gouvernement de la République condamne avec la plus grande énergie ces actes manipulatoires et déplore la perte de ce jeune compatriote », a dit le ministre.

Vendredi en début d’après-midi, la tension est montée d’un cran dans plusieurs quartiers, notamment dans le 6ème arrondissement, à Awendjé et dans les PK. Un peu partout, des rumeurs ont circulé annonçant l’enlèvement de plusieurs enfants. La route nationale N°1 qui traverse la capitale a été barrée à plusieurs endroits. La police et la gendarmerie ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont érigé des barricades et brulé des pneus. Plusieurs jeunes ont été interpellé.

Carl Nsitou

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