Jean Fidèle Otandault @ DR
Libreville, 12 octobre (Gabonactu.com) – Jean Fidèle Otandault, actuel ministre du Budget et des comptes publics, vient d’être brillamment élu député du 2ème arrondissement de Port-Gentil, un fief réputé de l’opposition. Que fera-t-il de sa victoire ?
Poser la question parait superfétatoire. Mais celle-ci vaut son pesant d’or. JFO, comme aiment l’appeler ses partisans a pulvérisé tous ses 12 adversaires avec un score quasi stalinien de 73,38%. Son poursuivant immédiat, l’ex ministre Joël Pono Opape du PDS n’a obtenu que 8,70%. Un score ridicule quand on sait que la circonscription est acquise à l’opposition depuis la nuit des temps.
La première fois que cette circonscription est tombée entre les mains du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) c’est en 2011. Le parti des masses avait profité de l’appel au boycott lancé cette année là par l’opposition. L’élu PDG de l’époque n’avait obtenu que 777 voix sur 12 000 électeurs inscrits.
Le pouvoir semblait aussi ignorer ce siège qui ressemble à un ghetto où la misère et la pauvreté se lisent à vue d’œil. L’arrondissement le plus étendu de la capitale économique où ne s’est implantée aucune entreprise, manque souvent d’eau courante et d’électricité. Le grand banditisme fait aussi la réputation de ce rassemblement des quartiers des ouvriers. « La majorité des détenus de Port-Gentil viennent de cet arrondissement », racontent les habitants de la ville.
« Tous les radicaux de Port-Gentil résident au 2ème arrondissement », affirme un autre citoyen de la ville qui se souvient que dans les années 80 Jean Ping, candidat du PDG, y avait été battu d’où son basculement vers sa ville natale d’Omboué.
Jean Fidèle Otandault a-t-il distribué de l’argent pour séduire l’électorat ? « Non, pas du tout », témoigne un membre de son staff de campagne. A-t-il payé ou monnayé les votes de ses électeurs ? « Non plus », rétorque la même source.
Pourquoi a-t-il gagné ?
« Les actes », répond un cadre de son staff de campagne. En fait ce natif de l’arrondissement a commencé à creuser son sillon depuis l’époque où il était Directeur général du budget (DGB). Jean Fidèle Otandault a érigé des passerelles, réhabilité des écoles et des espaces de jeux. Plus récemment il a lancé le programme « Idyanja » qui consiste à financer des micro-projets générateurs des revenus. Les premiers bénéficiaires seraient sortis de l’extrême pauvreté.
En allant massivement voter en faveur de cet expert comptable, les populations du 2ème arrondissement attendent certainement plus de leur élu. Ne pas continuer à poser les actes pourrait devenir problématique. D’où la question posée dans le titre.
Antoine Relaxe