Jean Remy Yama, président de Dynamique unitaire @ archives Gabonactu.com
Libreville, 27 août (Gabonactu.com) – La coalition des syndicats réunis au sein de Dynamique unitaire (DU) a annoncé qu’elle organisera sa marche noire pour protester contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement ce mardi dès 8 heures, selon un communiqué transmis à Gabonactu.com
La marche partira du Rond point de la démocratie jusqu’à la primature en passant par le boulevard Triomphal Omar Bongo où sont situés plusieurs sièges des institutions publiques gabonaises (Assemblée nationale, Sénat, ministère du Pétrole, ministère des Eaux et forêts, Télévision d’Etat et même l’Hôtel de ville).
Dynamique unitaire avait préalablement convoqué cette marche le 13 août dernier. Mais le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha l’avait interdite.
« Il me plait de porter à votre connaissance que votre marche dont l’objet est de protester contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement le 21 juin 2018, ne saurait être autorisée pour le moment, car cette même question est actuellement pendante devant la Cour constitutionnelle à votre demande », avait écrit le ministre Matha s’adressant aux organisateurs.
« Aussi, remettre en cause votre droit de manifester, garanti par la constitution, je vous invite à surseoir sine die cette démarche jusqu’au rendu de la décision de la Cour constitutionnelle », avait précisé le ministre qui avait déployé des policiers au rond point de la démocratie, d’où devait partir la marche.
Les syndicats avaient rassemblé leurs militants à leur siège d’Awendje dans le 4ème arrondissement le même jour. Ils avaient averti qu’ils marcheraient avec ou sans autorisation du gouvernement.
Les syndicats s’opposent entre autres aux mesures d’austérité suivantes : réduction des salaires des fonctionnaires qui perçoivent plus de 650 000 FCFA, mise à la retraite des fonctionnaires atteints de maladie de longue durée, gel des concours, des recrutements, des titularisations et reclassements dans la fonction publique pour une période de 3 ans. Gel des concours d’entrée dans les grandes écoles, hausse de certaines taxes des biens de consommation courante…
L’Etat justifie ces mesures par sa volonté de réduire la masse salariale estimée à 710 milliards de FCFA par an soit 52% des recettes publiques. L’ambition de l’Etat est de ramener cette masse salariale à 400 milliards de FCFA par an d’ici 3 ans.
Carl Nsitou