Jean Remi Yama durant l’assemblée générale du 11 juillet 2018 @ Gabonactu.com
Libreville, 11 juillet (Gabonactu.com) – Le président de la centrale syndicale, Dynamique unitaire (DU), Jean Remi Yama, haranguant la foule mercredi contre les mesures d’austérité annoncées par le gouvernement pour relancer l’économie nationale, a averti que son mouvement qui est aujourd’hui en mode revendication va basculer en mode combat pour faire échec à l’application de ces mesures mortifères, selon cette plus grande coalition des syndicats des fonctionnaires gabonais.
« Dynamique unitaire qui est aujourd’hui en mode revendication va basculer en mode combat », a hurlé Jean Remi Yama de sa puissante voix de pédagogue, arrachant d’emblée des cris de joie d’une foule acquise à la cause.
« N’ayant pas peur. N’ayons pas peur », a-t-il lancé pour mobiliser les fonctionnaires contre les principales mesures qui les touchent directement à savoir la réduction de 5 à 15% des salaires de ceux qui perçoivent plus 650 000 FCFA, le gel des recrutements et avancements durant 3 ans, le gels des concours, la mise en retraite anticipée des agents malades pour une longue durée et ceux de plus 60 ans…
« Nous devons les refuser, nous devons nous opposer à leur application », a-t-il lancé en avertissant que la prochaine action sera la ma
rche. « Moi avec ma pancarte, je vais marcher ».
« L’heure est à la mobilisation. Ne fuyons pas. N’ayons pas peur », a-t-il insisté.
« Nous ne sommes pas responsables de la banqueroute du pays », a-t-il poursuit accusant le gouvernement d’avoir fait des mauvais choix politiques en procédant au recrutement de plusieurs milliers d’agents de forces de l’ordre.
« Ce sont ces recrutements anarchiques qui sont à l’origine de l’explosion de la masse salariale », a-t-il soutenu. Selon le ministre du Budget et des comptes publiques, Jean Fidèle Otandault, la masse salariale du Gabon est de 710 milliards de FCFA soit 59% des recettes de l’Etat.
« Cette masse salariale est insoutenable. Il faut la réduire. Notre objectif est de la ramener à 400 milliards de FCFA en 3 ans », a récemment déclaré le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet lors d’une réception avec les diplomates occidentaux accrédités dans le pays.
Le gouvernement soutient que ces mesures ne touchent pas le petit peuple. Elles concernent plutôt l’élite. Le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba s’est par exemple séparé de 40% des effectifs de son cabinet. Le Premier ministre et les membres du gouvernement ont limogé 50% des membres de leurs cabinets. Le budget de toutes les institutions constitutionnelles a été réduit de 15%.
Ancien eldorado pétrolier des années 90, le Gabon a été contraint de se soumettre aux contrôles rigoureux du Fonds monétaire international (FMI). L’institution a apporté un appui budgétaire pour financer le Plan de relance économique (PRE) mis en place par le pays pour éviter de sombrer.
Carl Nsitou