Les élèves du lycée international Jean et Berth (Essassa 27km de Libreville) lors d’une campagne de sensibilisation contre le tabagisme @ Image d’archives Gabonactu.com
Libreville, 24 août (Gabonactu.com- Le phénomène de consommation des drogues et autres stupéfiants chez les jeunes gabonais, prend de plus en plus d’ampleur. Selon une récente étude du ministère de la santé, plus de 20% des jeunes gabonais consomment les drogues (cigarette, cannabis, cocaïne, etc…) et environ 35% s’adonnent aux alcools.
L’étude fait un diagnostic sans complaisant des différentes causes favorisant le phénomène en constante progression au Gabon. Le chômage et la précarité constitueraient quelques premières causes de consommation de drogue auprès de la jeunesse. Le manque des ressources et le simple plaisir lié au mouvement d’ensemble (entre amis) des jeunes y est également relevé. Le divorce constitue également l’une des causes affectant la cellule familiale.
Toute chose qui engendre d’innombrables conséquences déplorables dans les ménages. Selon certains spécialistes, à l’instar de Frédéric Mbungu Mabiala, directeur général du Programme de lutte contre la santé mentale, la drogue est la première cause des troubles psychiatriques. Les addictions à l’alcool et à la drogue chez les individus en général ont aussi pour effets négatifs des violences conjugales, la perversion et l’inceste dans les familles, le braquage, la criminalité et la délinquance juvénile.
Pour endiguer le fléau, les spécialistes, proposent par ailleurs, les politiques et autres mécanismes devant être mise en place pour aider les jeunes à abandonner la consommation de la drogue. Dans une caravane de sensibilisation sur les méfaits de la drogue qui s’était déroulée en 2015, Linda Bongo Ondimba, juge au tribunal de première instance de Libreville avait déclaré que la « prison n’est pas une solution pour freiner la consommation des drogues chez les jeunes ». Elle avait proposé la mise sur pied d’un centre de désintoxication au Gabon. Une structure qui sera un organe médical et thérapeutique.
Pour le magistrat, l’article 208 du code pénal punissant les délits de drogue, a déjà prouvé ses limites. « Ces jeunes vont en prison pour le même motif et ils ressortent il n’y a pas toujours de changement, il faut procéder autrement », avait-elle suggéré, estimant par ailleurs que le dispositif juridique actuel est caduc. Celle-ci stipule en substance que : « toute personne trouvée en possession d’une botte de chanvre indien ou de quelques grammes d’une quelconque drogue est passible d’un emprisonnement ferme allant de 2 ans à 10 ans ». L’étude recommande qu’il soit élaboré et mis en œuvre une stratégie nationale de lutte contre l’alcool, le tabagisme et la toxicomanie.
Camille Boussoughou