Libreville, 30 mai (Gabonactu.com) – Le personnel de l’Agence gabonaise de presse (AGP, service public) a décidé mardi de corser le mouvement de grève déclenché lundi pour exiger le paiement de 8 mois d’arriérés de salaires et le retour à une situation normale dans leur entreprise paralysée par manque de budget de fonctionnement et d’investissement.
Confinée dans les locaux de l’agence, sise dans le quartier huppé de Batterie IV, la grève a débordée mardi dans la rue. Le personnel féminin de l’agence a décidé de déménager certains meubles pour les utiliser comme barricades sur la voie publique devenue infranchissable pour les automobilistes.
« Pitié, pitié, pitié mon Dieu (…) pitééééééé, ayez pitééééééééé !!! », chantaient en cœur ce personnel, reprenant à volonté une chanson du très célèbre musicien gabonais, Pierre Akendengué.
Même l’enseigne de l’entreprise, attaquée par le courant marin sans avoir reçu un petit coup de lifting, est devenue aussi une barricade. Le personnel brandit aussi aux passants plusieurs petites pancartes écrites à mains levées, parfois sur un morceau de carton, pour exprimer la souffrance occasionnée par le non paiement des salaires depuis 8 mois. Ils déplorent une scolarité chaotique pour leurs enfants, des loyers impayés, des expulsions des maisons pour les locataires, la mendicité et autres humiliations pour survivre.
Première agence de presse du Gabon, l’AGP édite le journal Gabon Matin, un quotidien public qui ne parait plus depuis plusieurs années. Son site internet dédié aux actualités locales n’est plus actualisé quotidiennement. Bref, le groupe de presse d’Etat traverse actuellement une période très difficile. Son budget a été drastiquement réduit. Il n’y a quasiment pas de budget de fonctionnement. Le personnel se tourne les pouces.
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