Une vue des activités organisées à la plage de Libreville @ UNESCO
Libreville, 25 mai (Gabonactu.com) – Plus de trois cents enfants et adolescents venus de diverses écoles associées de l’UNESCO ont été informés et sensibilisés sur la nécessité de conserver les tortues marines, reptile marin, qui fait partie du riche patrimoine naturel et culturelle du Gabon mais également sur la diversité culturelle qui caractérise ce pays.
La sensibilisation a eu lieu sur la plage de Libreville à l’occasion de la journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement (19-21 mai 2017) et de la journée mondiale de la tortue marine qui a eu lieu le 20 mai.
Ces journées ont été organisées par le Ministère de l’économie numérique, de la communication, de la culture et des arts, l’Organisation international de la francophonie (OIF) et le Système des Nations Unies au Gabon.
Dans son mot de circonstance, Monsieur Vincenzo Fazzino, Chef de Bureau et Représentant de l’UNESCO au Gabon a rappelé que c’est la seconde fois que le Bureau de l’UNESCO qu’il dirige et la Wildlife Conservation Society (WCS) célèbrent ensemble la Journée de la tortue marine qui entre cette année 2017 dans sa 12ème édition.
Depuis l’année dernière, le Bureau de l’UNESCO s’était associé spontanément à cette célébration de la Journée de la tortue marine parce qu’elle pose le problème de la protection de la diversité biologique.
Cette diversité biologique à laquelle le Système des Nations Unies a consacré une journée internationale célébrée, chaque année, le 22 mai fait l’objet d’une initiative importante de l’UNESCO dont le but est de « traiter, de manière holistique et intégrée, tous les aspects liés à la conservation et à l’utilisation durable et équitable de la biodiversité ».
« Cette année, nous avons voulu inscrire cette journée consacrée à la tortue marine dans le cadre des activités de la célébration de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement. Lorsque nous parlons de protection des tortues marines, ce n’est pas certes l’idée de « diversité culturelle » qui vient à l’esprit mais celle plutôt de « diversité biologique ». Cependant, lorsque nous parlons de tortues marines au Gabon, notamment chez les peuples côtiers que sont les Benga et Mpongwé, cela implique également la question de la diversité culturelle. La tortue marine, considérée par certains clans comme un totem, occupe, en effet, une place importante dans l’identité culturelle de ces peuples. Par le biais de cette Journée consacrée à la tortue marine, en célébrant à la fois la diversité culturelle et la diversité biologique, c’est tout simplement le patrimoine culturel et naturel du Gabon que nous célébrons » a souligné Monsieur Fazzino.
Cette Journée de la tortue marine a été donc l’occasion pour les jeunes d’apprendre que sur les sept (7) espèces de tortues marines qui existent dans le monde, on en observe quatre (4) au Gabon : les tortues luths, les tortues vertes, les tortues imbriquées et les tortues olivâtres. Toutes ces espèces sont en danger d’extinction mondiale. Leurs effectifs sont en chute fulgurante et leur disparition pourra être imminente si un travail n’est pas fait pour leur protection.
Le Gabon peut se vanter d’avoir la plus grande population nidifiante mondiale de tortue luth. Ce sont les plus grandes des tortues marines et aussi les plus impressionnantes à observer. Les tortues vertes sont, quant à elles, les seules tortues marines herbivores. Pour ce qui est des tortues imbriquées, elles vivent dans des eaux côtières peu profondes, au milieu des récifs et des rochers et sont habituellement plus sédentaires que les autres espèces de tortues marines. Malheureusement, elles se noient souvent dans les filets des chalutiers qui pêchent dans les mêmes endroits où elles trouvent leurs proies (poissons, mollusques et petits crustacés). En raison de cette vulnérabilité, il n’est pas rare de trouver des tortues mortes sur les plages et cela chaque année.
Il est donc important que cette éducation à la protection et à la conservation de la tortue marine commence tôt de façon à enrayer la transmission de comportements humains qui menacent la survie de nombreuses espèces de tortues marines, d’une part ; et que la prise de conscience relative à l’appropriation et à la préservation du patrimoine gabonais naturel et culturel commence avec ceux-là qui sont l’avenir de ce pays, d’autre part.
Cette éducation à la protection des tortues marines, en particulier, et à l’appropriation par les jeunes du patrimoine naturel national et culturel, en général, s’est matérialisée par différentes activités telles que le nettoyage de la plage du lieu de la célébration. Des plages polluées de déchets (boîtes, bouteilles vides et sachets abandonnés…) empêcheraient les jeunes tortues marines de regagner la mer après l’éclosion des œufs pondues généralement sur les rives des plages. Les jeunes ont également été sensibilisés sur la nécessité de ne pas jeter de tels objets aux alentours des plages mais dans les poubelles.
Par ailleurs, la sensibilisation à la diversité culturelle et, par conséquent, à l’appropriation du patrimoine culturel gabonais a été enrichie par le visionnage du film « Les peuples de la forêt » de Jean Claude CHEYSSIAL avec les jeunes. La découverte de ce film-documentaire sur les peuples autochtones péjorativement appelés Pygmées, a été suivie d’une discussion animée par Monsieur Léonard ODAMBO ADONE, représentant de cette communauté autochtone. Les jeunes ont été ainsi sensibilisés sur la nécessité de considérer les peuples autochtones comme faisant partie à part entière de la communauté nationale et sur la contribution majeure (notamment par leur connaissance de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle) de ces derniers au divers et riche patrimoine culturel gabonais.
Pour joindre l’utile à l’agréable, les nombreux enfants et adolescents venus à cette célébration se sont adonnés à plusieurs jeux et à une kermesse donnant droit à de nombreux lots.
Gaston Ella