Ali Bongo Ondimba dévoilant la plaque commémorative de la nouvelle usine @ DCP
Mouila, Gabon (Gabonactu.com) – Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, dans une interview en marge de l’inauguration de l’usine de transformation d’huile de palme de Mouila, a préféré l’ironie pour répondre aux critiques parfois violentes contre les plantations de palmiers à huile dont le Gabon est devenu l’un des nouveaux acteurs africains avec environ 58 000 nouveaux hectares plantés en moins de 7 ans.
« Les critiques viennent surtout des milieux qui soutiennent plutôt l’huile de soja », a affirmé le numéro un gabonais euphorique après avoir coupé le ruban symbolique de l’usine de Mouila qui produira par an 138 700 tonnes d’huile de palme brut par an.
« C’est toujours la même bataille entre le soja et la palme », a-t-il fait remarquer en précisant tout de suite que « tous nos projets sont certifiés ».
« A partir du moment où tous nos projets sont certifiés par les instruments et par les institutions reconnus pour, nous invitons les uns et les autres à venir voir par eux-mêmes », a-t-il lancé en ajoutant que le Gabon qui s’est lancé dans les projets de plantation du palmier à huile fait du « développement en respectant la forêt ».
« Donc c’est du vrai développement durable. Nous préservons en même temps que nous exploitons », a ajouté le président gabonais dont le pays importe quasiment tout ce qu’il mange pour avoir délaissé son agriculture lors du boum pétrolier des années 70 et 80.
« Souvent les gens font ce genre de critiques, certains à des milliers de kilomètres d’ici, d’autres relayés par des compatriotes dont nous savons que le cœur penche surtout vers l’opposition, vous savez, en langage populaire, on appelle ça au quartier, le mauvais cœur », a lâché le président gabonais.
« Au lieu de reconnaitre que quelque chose est bien, il faut toujours chercher à critiquer », s’est-il estomaqué.
Evoquant l’inauguration de l’usine de Mouila, Ali Bongo Ondimba s’est félicité d’avoir affranchi « une étape importante ».
« Je rappelle que l’année dernière nous avons à nous tout seul planté plus de 50% de palmier à huile en Afrique », a-t-il affirmé.
« D’ici une décennie, l’huile de palme ramènera dans notre pays plus de revenus que le pétrole aujourd’hui », a soutenu Ali Bongo Ondimba particulièrement radieux malgré un soleil de plomb qui a laissé dégouliner la sueur sur son visage.
« C’est le Gabon qui gagne. Celui que nos compatriotes veulent voir tous les jours se développer », a-t-il lancé en invitant les jeunes gabonais qui passent beaucoup de temps à manifester contre sa réélection sur la place du Trocadero à Paris en France de revenir au pays chercher du travail « car ce n’est pas au Trocadero qu’ils trouveront un emploi ».
Juste après cette interview, l’ONG environnementale Brainforest a publié un communiqué à Libreville dans lequel elle réaffirme son hostilité contre l’industrie du palmier à huile dans le pays.
Yves Laurent GOMA