Une vue partielle de l’île discutée @ DR
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le chef d’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba et son homologue de la Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, ont signé mardi en à Marrakech au Maroc en marge de la COP 22 un protocole d’accord sur le différend frontalier entre leur deux pays, rapporte un communiqué officiel de la présidence de la République gabonaise publié mardi.
Le protocole d’accord est un compromis visant à soumettre à la Cour Internationale de Justice le différend frontalier entre les deux pays. Il a été signé à l’invitation du Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon qui a également signé le document en qualité de témoin.
La cérémonie s’est déroulée dans une atmosphère empreinte de solennité et de convivialité. Les deux Chefs d’État ont réaffirmé leur détermination réciproque de régler le différend frontalier opposant leur deux pays par les voies juridiques et, dans un esprit de confiance mutuelle et de respect.
Le Gabon et la Guinée Equatoriale se discutent depuis plusieurs décennies la souveraineté de l’Île Mbanié, une motte de terre située dans une zone soupçonnée de regorger d’immenses ressources pétrolières.
En signant le Compromis, les deux parties prennent formellement l’engagement de soumettre ce différend à la Cour Internationale de Justice, conformément au Document cadre sur la médiation, signé en 2009. Le Secrétaire général exhorte les parties à accélérer toutes les procédures internes afin d’assurer l’entrée en vigueur rapide dudit Compromis.
Le Secrétaire général a encouragé les Chefs d’Etat de la République de Guinée Equatoriale et de la République Gabonaise à poursuivre le renforcement des relations bilatérales entre leurs deux pays.
Il a également réitéré l’engagement des Nations Unies à contribuer à la promotion de la paix et la stabilité régionales, notamment à travers le Bureau Régional des Nations Unies pour l’Afrique Centrale (UNOCA), dont le siège est à Libreville, République Gabonaise.
Les deux chefs d’Etat ont exprimé leur vive gratitude au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies pour son appui et ses bons offices dans le processus de médiation ainsi que pour sa présence en qualité de témoin au cours de la signature du compromis.
Ce n’est pas pour la première fois que les deux pays sollicitent l’ONU dans le cadre du règlement de ce différend. En 2008 déjà l’avocat canadien Yves Forestier avait été désigné par l’ONU pour faciliter les négociations entre les deux parties sous l’égide de l’ONU.
L’ouverture des pourparlers empoisonne souvent les relations entre les deux pays voisins. Chaque Etat agite souvent l’opinion nationale sur sa souveraineté sur cet île et la quasi impossibilité de la perdre au profit de l’adversaire.
Le Secrétaire général a félicité les deux parties d’avoir fait preuve de leadership politique, de courage et de sagesse pour parvenir à ce compromis historique, conforme à l’esprit et à la lettre de la Charte des Nations Unies. Il a également remercié les parties de leur excellente coopération avec le point focal pour le différend, Monsieur Jeffrey Feltman, Secrétaire général adjoint pour les Affaires politiques, ainsi qu’avec son prédécesseur, Monsieur Nicolas Michel.
Antoine Relaxe