Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – La police gabonaise a effectué une descente musclée ce jeudi matin au siège du groupe de presse Nord édition où sont rédigés les journaux Echos du nord et Faits divers et procédé à l’interpellation de tout le personnel présent, selon plusieurs sources concordantes.
La police a débarqué au siège des deux journaux comme une tempête. C’était entre 9 heures et 10 heures au moment où toute l’équipe se préparait à boucler les numéros des deux journaux qui doivent paraître ce vendredi.
Selon des témoins, plusieurs policiers dont certains portaient des cagoules sont arrivés à bord de plusieurs camions militaires. Ils ont investi le siège, détruit des téléphones portables, renversé du matériel de travail et procédé à des arrestations.
Selon Désiré Ename, Directeur de publication du groupe, une vingtaine de collaborateurs a été interpellée. 9 selon le ministre de la Communication, Alain Claude Bilie By Nze.
Désiré Ename, actuellement en exil en France a indiqué que cette spectaculaire descente de la police était due à un article paru mercredi dans le tri-hebdomadaire Echos du nord sur la main mise du Roi du Maroc sur le Gabon.
Alain Claude Bilie By Nze a de son côté soutenu que les neuf agents ont été interpellé pour être entendu sur un article d’Echos du nord du mercredi annonçant l’arrestation du Directeur de la Documentation, le général Célestin Embinga qui serait incarcéré à la brigade de la contre ingérence (B2). Cette information s’est révélée fausse.
Interrogé par Gabonactu.com, Norbert Ngoua Mezui, Secrétaire général de l’Observatoire gabonais des médias (OGAM) a condamné cette « agression contre la liberté de la presse dans un pays qui milite pour la dépénalisation des délits de presse ».
« Le rôle de la police n’est pas de faire des descentes musclées dans une rédaction. La place du journaliste n’est pas dans une cellule de la police ou une quelconque prison même s’il a commis une faute professionnelle », a dit Norbert Ngoua Mezui.
Les journaux Echos du nord et Faits divers sont proches de l’opposition. Deux cadres du groupe, Désiré Ename et Jonas Moulenda vivent depuis bientôt deux ans en exil en France. ils craignent pour leur sécurité au Gabon.
Martin Safou