Véronique Essomeyo rendant publique de la déclaration en faveur de Jean Ping @ Gabonactu.com
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – L’affaire des cafards vise à éliminer Jean Ping de la course à l’élection présidentielle d’août prochain, soupçonnent ses soutiens dans une déclaration rendue publique samedi à Libreville au QG de campagne de l’opposition.
Selon la déclaration lue par Véronique Essomeyo, pour le compte du Front de l’opposition pour l’alternance (FUOPA) et du S23, la médiatisation de cette affaire est la preuve « d’un acharnement du pouvoir sur Jean Ping, visant à l’empêcher coûte que coûte de se présenter à la prochaine élection présidentielle au Gabon ».
Il s’agit « également des graves dérives d’un pouvoir qui instrumentalise les organes de l’Etat, prenant ainsi le risque d’amplifier dangereusement dans le pays un climat de haine et de tension généralisées », poursuit le texte.
On rappelle que dans une déclaration jeudi dernier, le porte parole du gouvernement, Alain Claude Bilie By Nze a rappelé l’existence d’une vidéo dans laquelle on voit le candidat Jean Ping en causerie politique. Durant la rencontre avec ses militants, il aurait appelé « clairement à la guerre civile et à l’élimination d’une partie de la population gabonaise, qualifiée de cafards.
Dans cette vidéo, Monsieur Ping emploie des termes guerriers. Il parle de « réveiller des morts des cimetières d’Omboué pour aller combattre » car, dit-il « c’est une question de survie ». Il précise qu’il s’agit, « d’une expédition pour se débarrasser des cafards ».
« Ce sont des termes sans équivoques, qui rappellent certaines tragédies de l’histoire de l’humanité. Adolf Hitler traita les Juifs de cafards : il y eu six millions de Juifs morts pendant la deuxième guerre mondiale dans les camps de concentration. Plus près de nous, au cœur de l’Afrique centrale, des extrémistes hutu traitèrent les Tutsi de cafards : il y eu le génocide rwandais avec ses huit cent mille morts. Il n’y a pas si longtemps, Mouammar Kadhafi, que Jean PING défendit dans un livre, traita une partie de son peuple des mêmes termes de cafards : il y eu des milliers de morts », rappelle le gouvernement.
« Le Gouvernement note que ces propos, qu’il condamne avec la plus grande fermeté, sont l’expression d’une violence verbale sans précédent dans notre pays », ajoute le texte.
« Le Gouvernement de la République (…) explore toutes les voies de droit pour donner une suite judiciaire à ces propos qu’aucune démocratie au monde ne peut ni tolérer ni accepter », averti l’exécutif gabonais.
Ali Bongo, le chef de l’Etat gabonais « excelle » dans « son exercice favori qui consiste à terroriser ses adversaires politiques afin de les neutraliser par des méthodes d’une autre époque », dénonce le FUOPA et le S23.
Le FUOPA et le S23 parlent plutôt de « l’intimidation, la désinformation, des fausses accusations et d’exploitation abusive de l’appareil d’Etat » dans l’espoir de « trouver grâce aux yeux d’un peuple » qui lui a tourné le dos au pouvoir.
Pour ces deux mouvements politiques, c’est le pouvoir qui prépare la guerre « à preuve, les rumeurs de plus en plus persistantes sur la découverte des caches d’armes ».
« Jean Ping qui ne se reconnait pas dans ces allégations mensongères fera, très prochainement, une adresse au peuple gabonais », conclu la déclaration.
Martin Safou