Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Un agent de renseignement figure sur la liste de 15 jeunes arrêtés et gardés dans la concession de l’opposant Jean Ping suite à la violente attaque lundi de son domicile, annonce le ministère gabonais de la Défense dans un communiqué.
« Lundi 12 janvier 2015, un agent des services de renseignement posté aux abords du Lycée français Blaise Pascal a été retenu au sein de la concession de M. Jean Ping, alors qu’il s’était approché de la propriété au moment du regroupement de plusieurs jeunes », indique le texte dont une copie a été adressée à Gabonactu.com.
« En mission officielle de surveillance dans le cadre de la sécurisation de la communauté française au Gabon, ceci en relation avec le contexte particulier des récents attentats de Paris, cet agent en civil en possession de sa carte professionnelle a été identifié par les résidents de la villa Ping et retenu à l’intérieur par ceux-ci. Entravé dans sa liberté de mouvement, l’agent a subi une fouille et a été l’objet de diverses questions », ajoute le texte.
« Le ministère de la Défense nationale souligne l’irresponsabilité de la démarche qui consiste à exposer publiquement le visage et l’identité d’un agent des services de renseignement, dont la mission première est d’assurer la protection des nationaux et des résidents étrangers dans la plus grande confidentialité », conclu le document sans préciser le nom de l’agent en question.
Lundi matin, un groupe d’environ 300 jeunes ont bruyamment manifesté devant la résidence privée de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA).
« Ils étaient entre 300 et 350 personnes. Ils avaient une banderole demandant la libération des jeunes interpellés lors de la manifestation de Rio, ils ont tout cassé. Vous voyez, ils ont cassé la caméra de surveillance, ils ont cassé les lampadaires, ils ont mis le feu ici, ils ont lancé les cailloux partout les vitres sont brisées comme vous pouvez le constater vous-mêmes. C’étaient des gens qui vociféraient alors que la gendarmerie était à 100 pas. Elle était du côté du Lycée Français. Elle n’a rien fait pour les en empêcher. Bien au contraire », a déclaré Jean Ping, choqué par la violence dont ces jeunes ont fait montre.
Ping a dénoncé une tentative d’assassinat. Il a décidé de porter plainte. Le pouvoir a dit ne pas être mêlé dans cette affaire et attend les conclusions de l’enquête ouverte par les services compétents.
Yves Laurent GOMA