Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le journaliste d’investigation, Jonas Moulenda est menacé de mort par un conseiller du chef de l’Etat gabonais. Celui-ci a dénoncé des simples affabulations et se dit être le bouc émissaire d’une situation dont-il ne connait ni de loin ni de près les tenants et aboutissants.
Jonas Moulenda dénonçait depuis plusieurs jours de menaces de mort contre sa personne. En décembre, un sénateur aurait tenté de l’assassiné suite à une série d’articles l’accusant d’être commanditaire des crimes rituels. Le journaliste, spécialiste des faits divers, a ensuite été gardé à vue à la gendarmerie suite à un article virulent contre le président Ali Bongo Ondimba et les forces armées gabonaises paru dans la rubrique « lettre à ».
Le Conseil national de la communication (CNC, organe de régulation) a suspendu provisoirement cette rubrique pour une durée d’un mois.
Selon la famille de Jonas Moulenda, le journaliste a eu très peur lorsque des bandits ont tenté de pénétrer dans son domicile par effraction. Dans la foulée, il reçoit un appel anonyme qui lui somme de choisir d’être enterré à Mandji ou à Mouila. Pour lui ces menaces sérieuses viennent d’un conseiller d’Ali Bongo dont Gabonactu.com tait volontairement le nom.
Le journaliste décide de quitter le Gabon. Il décide de se rendre en France mais le consul de France lui refuse le visa malgré le fait que son dossier est complet. Il fonce par la route vers le Cameroun en compagnie des membres de la rédaction de son journal. Mais quand il traverse la frontière, il se retrouve en face du fameux conseiller dans son hôtel. Il est paniqué. Et ses craintes d’une tentative d’assassinat se précises.
Contacté par Gabonactu.com, le conseiller mis en cause parle des simples affabulations et dit n’avoir jamais menacé le journaliste. « Il a utilisé mon nom pour vendre son journal. Maintenant il se sert de moi comme un bouc émissaire » déplore le conseiller qui affirme s’être rendu dans la ville camerounaise de Kyossi après un week-end passé chez Jean François Ntoutoume Emane.
Le conseiller affirme qu’il n’a jamais vu Jonas. Il se serait rendu dans l’unique grand hôtel de la ville pour déjeuner.
Selon Jonas Moulenda, la police camerounaise a ouvert une enquête sur cette présence en territoire camerounais du conseiller incriminé.
Daniel Etienne