La Bible ne dit-elle pas : ‘’Lorsqu’il n’y a pas de vision ou perspective, le peuple est abandonné …’’. Le 31 Décembre 2023, le peuple Gabonais a été servi. Le message des vœux à la nation du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma a égrainé un chapelet de projets présents et futurs au point d’enthousiasmer plusieurs de nos compatriotes mais aussi révéler quelques critiques ou interrogations.
Parmi les différents projets énumérés, la création d’une nouvelle compagnie aérienne Nationale.
Choix inopportun
Ayant une communauté de destin avec tous les Gabonais, Il m’apparaît judicieux d’apporter une critique constructive et d’être lucide face aux choix qui engagent notre Nation en cette ère nouvelle de restauration des valeurs et de notre dignité.
Est-il aujourd’hui opportun de créer une compagnie nationale aérienne? Se poser cette question est une nécessité absolue car c’est un projet qui aura forcément des conséquences économiques et sociales non moins importantes. Faisons ensemble un bref état des lieux.
Malgré une reprise constatée d’après Covid pour l’ensemble du secteur aérien, l’avenir de nombreuses compagnies aériennes partout dans le monde s’est sérieusement obscurcie. Les plans de sauvetage initiés par certains gouvernements pour atténuer l’effet de la crise du Covid ne laissent apparaître aucune embellie à l’horizon. Quid des compagnies aériennes Africaines ?
Avec une part estimée à 2% du trafic mondial, les compagnies Africaines sont bien en marge et plus démunies face à la concurrence internationale. Il est à noter que c’est en Afrique de l’Ouest et Centrale qu’on retrouve les compagnies aériennes en grandes difficultés et qui peinent à survivre. Parallèlement, c’est en Afrique de l’Est et Australe que résident les entreprises aériennes en pleine croissance et qui tirent leur épingle du jeu.
Sur le plan du transport aérien local, que gagnera l’État à concurrencer les compagnies privées? Ne serait-il pas plus avantageux d’attirer de nouveaux investisseurs dans le secteur aérien, d’assainir la réglementation et pourquoi pas offrir des mesures incitatives aux compagnies aériennes afin de réduire ou stabiliser les prix des billets d’avion.
Et si le passé parlait…
Un regard dans notre rétroviseur, dans un passé pas très lointain peut mieux nous édifier. La Banque mondiale au début des années 70 alors dirigé par l’Américain Robert Mc Namara conclu, après une longue étude du dossier que le projet de construction du chemin de fer Transgabonais était économiquement injustifiée. Le coût de l’investissement projeté avait en son temps de quoi affoler les experts.
Poussé par la communauté Européenne, le Gouvernement Gabonais était bien décidé à mener à terme ce vaste projet. Un pari politique qui amena le défunt président Gabonais Omar Bongo Odimba à sortir la phrase devenue célèbre ‘’ Avec ou sans la Banque mondiale, le chemin de fer se fera même si il faut pactiser avec le diable’’. Et pourtant, des voix avisées alertaient d’un gouffre financier inutile et s’activaient à proposer le choix plus économique et rentable d’un réseau routier national.
La suite on la connait, le 30 Décembre 1973 pose de la première traverse du Transgabonais. Le plus grand chantier d’Afrique de l’époque fût confié à Eurotrag, consortium de plusieurs entreprises européenne.
50 ans plus tard, qu’a-t-on appris de l’entêtement à réaliser cette ambitieux projet du Transgabonais au détriment de la route ?
En Conclusion, je suggère au Gouvernement Gabonais , au Comité de transition pour la restauration des institutions ( CTRI), de viabiliser le réseau routier urbain de nos villes ( en commençant par les plus importantes sur le plan démographique), la restructuration de Sogatra compagnie de transport urbain national , susciter et attirer des opérateurs économiques privées pour le transport maritime ( Libreville -Port-Gentil en priorité) et aérien local ( desserte de toutes les régions), réhabilitation des aéroports en région ( avant le grand projet de l’Aéroport d’Andème). Bref… Commençons par la terre avant le Ciel!
Guy Bussugu Bissélu, Chef d’entreprise, Président de Divers Profils recrutement Inc. et de Samba restaurant exotique Inc. Président exécutif de Via Schola, organisme de Communication sociale et de projets solidaires, Diplômé en Communication ( Publicité et Relations publiques) Québec ( Canada).
Je viens de lire cette intervention de façon transversale. Mais, au regard de la motivation essentielle pour le rejet de la création d’une nouvelle compagnie aérienne au Gabon, je me dois de rappeler au jeune compatriote qu’en matière de transports, les différents moyens sont complémentaires. Aussi voudrais-je ajouter qu’en se référant au Transgabonais, il a oublié de dire la vérité. En effet, le train au Gabon était prévu pour l’exploitation du fer de Belinga. Et non pour relier Franceville à Libreville. Toutefois, ce n’est pas tant cette jonction qui est à l’origine des déconvenues, puisque certains points positifs comme le transport du manganèse y sont visibles. Il faut accuser la gestion irrationnelle des entreprises d’Etat. L’avion, le train, la voiture et le bateau sont indispensables pour tout pays qui se veut moderne. Merci
Pas faux mais il faut toujours espérer mieux qu’au passé