Oligui Nguéma à Malabo pour convaincre et arracher la levée des sanctions de la CEEAC

Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema est arrivé vendredi en début de matinée à Malabo en Guinée Equatoriale où il doit participer à son premier sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), l’institution d’intégration régionale qui décidera de lever partiellement, totalement ou pas les sanctions infligées au Gabon suite au coup d’Etat du 30 août dernier.

Adulé par les peuples de la région, Oligui Nguema sera comme sur le banc des accusés. Il sera en face de ses homologues pour justifier l’interruption du processus démocratique et la prise du pouvoir par les moyens non constitutionnels.

Par principe et par respect des textes de l’institution, la CEEAC avait immédiatement condamné le coup d’Etat du 30 août, sanctionné le Gabon qui s’est vu immédiatement retiré provisoirement le siège de l’institution transféré à Malabo, la présidence tournante et l’interdiction de participer aux activités de l’organisation.

Ce rendez-vous de Malabo est crucial pour Oligui Nguema. Le général refuse de parler de coup d’Etat mais d’un « coup de la libération ».

Oligui Nguéma ne manque pas d’arguments :  élections générales du 26 août officiellement remportées par Ali Bongo le président sortant étaient mal organisées, les résultats truqués… Plus loin, le pays était mal gouverné, les finances publiques paillées, les institutions bafouées, le leadership du chef de l’Etat mis à mal par la santé précaire d’Ali Bongo depuis son Accident vasculaire cérébral (AVC) d’octobre 2018, les relations inter-Etats chaotiques… Bref, un cocktail explosif qui justifie le putsch qui a chassé Ali Bongo du pouvoir au grand bonheur des gabonais.

L’issue du sommet de Malabo permettra de savoir si le plaidoyer effectué par le président de la Transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguéma a porté ses fruits.

L’homme fort du Gabon a déjà fait le tour de toutes les capitales des pays membres de la CEEAC. Dans toutes les capitales – exceptée Luanda (Angola) -, Oligui Nguema a expliqué pourquoi il a perpétré ce « coup de la libération ». Il s’est engagé à respecter tous les engagements internationaux du Gabon et à organiser des élections libres et crédibles après la transition dont la durée prévisionnelle est de 2 ans.

Les bailleurs de fonds comme le FMI, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) ont compris le message des militaires au pouvoir à Libreville. Ils ont réactivé la coopération suspendue.

Oligui Nguéma attend un geste fort de la CEEAC dont les onze Etats membres sont : Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo Brazzaville, Gabon, Guinée équatoriale, République démocratique du Congo (RDC), Rwanda, Sao Tome et Principe et Tchad.

Carl Nsitou

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