Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – La famille biologique, les leaders de l’opposition, les amis et sympathisants de l’opposant André Mba Obame, décédé le 12 avril 2015 au Cameroun voisin suite à une longue maladie, ont commémoré mardi le 1er anniversaire de sa disparition par une messe d’actions de grâce dans l’église Louis Marie de Grignon de Montfort Calazence au bas de Gué-gué, a constaté un reporter de Gabonactu.com
Les premières banquettes de l’église étaient occupées par les leaders de l’Union nationale conduits par le président du parti, Zacharie Myboto. M. Myboto était entouré de ses lieutenants, Paul Marie Gondjout, Casimir Oyé Mba, Paulette Missambo et bien d’autres.
Sur d’autres banquettes, toujours en première ligne, mais séparées par un couloir, Jean Ping et son staff.
Durant la messe, les deux groupes ont soigneusement évité de se regarder et de se saluer.
Malgré ce climat de méfiance sinon de haine entre les héritiers politiques de l’illustre disparu, le prêtre a demandé la miséricorde divine pour le repos de l’âme d’André Mba Obame.
Né le 15 juin 1957 à Medouneu, chef lieu du département du Haut-Komo dans le nord du Gabon était plusieurs fois ministre sous la présidence d’Omar Bongo Ondimba, il se présente comme indépendant à l’élection présidentielle de 2009 à la mort de celui-ci, et arrive en 3ème position derrière Ali Bongo Ondimba et Pierre Mamboundou. Les deux opposants revendiquent chacun sa victoire mais la Cour Constitutionnelle proclame Ali Bongo Ondimba élu.
André Mba Obame entame alors une virulente contestation des résultats officiels du scrutin. Il observe une grève de la faim avait de lancer quelques actions. La diffusion sur France 2, les 9 et 16 décembre 2010, du documentaire Françafrique de Patrick Benquet réveille les accusations de fraude électorale : André Mba Obame aurait gagné l’élection présidentielle de 2009 avec 42 % des voix contre 37 % pour Ali Bongo Ondimba.
Le 25 janvier 2011, disant prendre exemple sur Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de l’élection présidentielle ivoirienne de 2010, ainsi que sur la révolution tunisienne de 2010-2011, André Mba Obame, dans un discours diffusé sur sa chaîne de télévision privée TV+, revendique à nouveau la victoire aux élections, s’autoproclame président de la République, prête serment sur la Constitution et forme son gouvernement. Le gouvernement d’Ali Bongo réagit en estimant qu’il avait « violé gravement » la Constitution et le poursuit pour « crime de haute trahison.
Obame et son gouvernement se réfugient le même jour dans les bâtiments du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Libreville, et réclament la reconnaissance de leur légitimité par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. Le ministre de l’Intérieur, annonce la dissolution de l’Union Nationale, le parti que Mba Obame a cofondé avec Zacharie Myboto, Pierre Claver Neng Ebome avec Jean Eyéghé Ndong, Jean Ntoutoume Ngoua, Gérard Ella Nguéma…
Mba Obame perd son immunité parlementaire suite à un vote à l’Assemblée nationale. Il sort finalement du PNUD le 27 février et regagne son domicile. Vont suivre une série de convocations au B2 auxquelles il ne défère pas.
En mai 2011, il se rend en Afrique du sud où il subit une lourde opération chirurgicale. Avec son autorisation personnelle, les images de l’opération son diffusées dans les réseaux sociaux. Il passe sa convalescence en France. Il opère un retour triomphal au pays en août 2012.
Diminué par la maladie, il fait preuve de combativité. Durant des meeting de l’Union nationale, il profère des menaces contre le pouvoir sommant par exemple le Directeur de cabinet d’Ali Bongo de quitter le Gabon dans un délai de 15 jours.
La maladie s’aggrave. Le diplômé de l’Université Laval et de l’Université Panthéon-Sorbonne quitte discrètement le pays pour ne plus jamais revenir debout. Il était docteur en science politique.
Gaston Ella et Wikipédia