L’introduction du bulletin unique pendant les élections générales (présidentielle, législatives et locales) du 26 août 2023 priverait les partis politiques de la majorité présidentielle de faire élire leurs députés, en qu’ils soutiennent, le candidat Ali Bongo Ondimba, qui lui est investi en ticket unique avec les candidats aux législatives, par le Parti démocratiques gabonais (PDG, au pouvoir).
Selon les nouvelles modalités de vote adoptées par le Centre gabonais des élections (CGE) lors de son assemblée plénière (instance suprême de prise de décisions) du 31 juillet 2023, le vote du Président de la République se fera automatiquement avec celui du député.
Une procédure qui privera assurément les formations politiques de la majorité qui soutiennent leur « candidat naturel », Ali Bongo Ondimba à la prochaine présidentielle. Dans ce cas de figure, c’est le PDG qui devra s’arroger l’essentiel des députés au sein de ce camp politique au cas où le président sortant candidat est réélu.
Les militants des politiques de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence (MRSE) n’auront pas donc de choix. Ils sont appelés à voter leur candidat à la présidentielle dont les candidats à la députation investis par le PDG, sont accolés à ce bulletin unique.
Certains états-majors de la majorité fulminent sous cap de colère. Ils estiment que le parti au pouvoir a roulé tout le monde dans la pâte. Pour éviter de gêner le PDG, d’autres partis de la majorité qui avaient déjà investis leurs candidats aux législatives sont contraints de les retirer.
Mécanisme de vote très décrié par l’opposition qui crie à une entourloupe du pouvoir pour favoriser, souligne-t-elle, la réélection d’Ali Bongo.
Sydney IVEMBI
