Le général François Xavier Mabin, commandant des Eléments français du Gabon (EFG) a annoncé lundi dans un discours à l’occasion de la commémoration du 78ème anniversaire de la fin de la 2ème guerre mondiale que son pays a décidé de réduire ses effectifs militaires au Gabon après celle intervenue au début des années 2010.
« Aujourd’hui on est 380 militaires français (…) à l’horizon 2024, dans à peu près 1 an, il va rester environ 200 militaires français », a déclaré le patron des EFG dans une interview en marge de la cérémonie militaire organisée sur la place de France au Camp de Gaulle qui accueille les soldats français.
« Nous réaménageons notre fonctionnement, nous réduisons nos effectifs c’est vrai mais nous conservons avec les forces armées gabonaises et de manière générale avec les forces de défense et de sécurité du Gabon un partenariat extrêmement fort », a nuancé l’officier général.
Selon le général Mabin, cette réduction a été décidé par Paris. « De manière générale et sous l’impulsion du président de la République Française, la France a décidé de revisiter sa présence en Afrique. Ça se traduit par une restructuration assez profonde », a-t-il précisé.
Cette restructuration n’est pas une volonté d’abandon mais, a ajouté le général Mabin, une volonté clairement affichée de « préparer l’avenir ».
Au Gabon par exemple, les effectifs variaient entre 600 et 1 200 en temps de paix entre la fin des années 90 à 380 depuis le début des années 2010. Les installations qu’occupaient les militaires français du Gabon vont servir à accueillir une académie dont la vocation sera de former des unités dans le domaine de la protection des territoires et des ressources naturelles.
« Cette académie va se déployer ici dans le camp de Gaulle », a annoncé le général Mabin.
Selon un schéma envisagé par la France et le Gabon, le mythique camp de Gaulle de Libreville aussi connu sous le nom de 6ème BIMA accueillera des unités de l’armée gabonaise. Une grande première ! Ce sont ces unités qui vont animer la future académie militaire de Libreville.
« Ce qu’il faut retenir de cette restructuration c’est que notre partenariat se poursuit », s’est rejouit le plus haut gradé de l’armée française au Gabon.
« Retenez que le partenariat franco gabonais dans le domaine militaire et bilatéral se poursuit. Il va même se densifier en intensité et se traduira par des modalités nouvelles et c’est très bien parce qu’on est en train de préparer l’avenir », a-t-il martelé.
L’armée française emploi actuellement 180 civils gabonais. Sa contribution économique dans le pays n’est pas connue. Cependant, elle fait travailler beaucoup de sociétés notamment dans la logistique et la fourniture de services.
Le Gabon, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et Djibouti sont les principaux pays où stationnent en permanence les militaires français en Afrique. La réduction des effectifs touche quasiment tous ces pays en dehors du Niger où la France a renforcé sa présence depuis son départ « forcé » du Mali.
Carl Nsitou