C’est la désolation et les lamentations qui habitent les commerçantes encore présentes au marché Moukala. Situé dans le 4ème arrondissement de Port-Gentil, le marché Paul Moukala n’est plus que l’ombre de lui-même. Les clients ne sollicitent plus ce marché à cause du grand banditisme qui y règne et les vendeuses ne savent plus où mettre la tête.
« Au début il y’avait vraiment de l’engouement ; puisqu’il n’y a pas de clients, certaines sont réparties où elles vendaient avant. Nous sommes restées parce-que nous voulions nous battre dans la vie. Nous sommes isolées et privées obligées de supporter, et nos produits se gaspillent », déplore la vice-présidente des commerçantes dudit marché Émilienne Yema.
Implanté dans les entrailles du quartier cuvette centrale, un lieu de non-droit où règne le banditisme à outrance ( vol, braquage, vol à la tire, vente de stupéfiants, viol), les clients ont plié bagages sous les chapeaux de roues. Un phénomène qui a fait reculer l’engouement des acheteurs de cette partie de la ville du sable. Les conséquences sont désastreuses, plus un seul régime de banane ne tient deux semaines, même pas la tomate, encore moins le piment et le poivron.
Selon Émilienne Yema, cette situation de désespoir est due également en grande partie au manque de route praticable. En effet, l’axe routier Boulangerie Matanda-Marché Moukala est dans un état de délabrement très avancé au point où, aucun véhicule ne s’y aventure. Ce qui ralentirait l’activité. Un problème de société imputable aux autorités du pays en général et à celles de la province en particulier.
Vincent Ranozinault
