Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé dans une longue interview à Gabonactu.com, affirme détenir les preuves de fausse monnaie contre Me Louis Gaston Mayila qui doit comparaître, selon elle, devant la cour criminelle en procédure de crime flagrant. Interview à lire absolument pour comprendre les contours de la rocambolesque affaire qui ravage la riche et longue carrière de l’ancien richissime homme d’affaires, ancien Ministre de l’Intérieur, ancien président du Conseil économique et social, le plus grand employeur du département de Tsamba Mangotsi (sud) bref ancien enfant gâté sous feu Omar Bongo Ondimba aujourd’hui devenu vulgaire prisonnier.
Gabonactu.com : Pourquoi le procureur de la République a placé Me Louis Gaston Mayila sous mandat de dépôt ? |
Sidonie Flore Ouwé : Le Procureur de la République n’est pas parti chercher Me Mayila dans sa maison pour le placer sous mandat de dépôt. Me Mayila a été placé sous mandat de dépôt à la suite d’une enquête pour flagrance. Une enquête qui a portée sur des faits criminels. Les faits relatifs à l’exposition des billets de banques contrefaits, la non dénonciation d’une infraction qualifiée comme un crime et d’une autre infraction qualifiée comme délit. Tous ces faits sont prévus et punis par les articles 105 et 170 de notre code pénal. Ça s’est ce qui concerne Me Mayila. Il faut dire que Me Mayila n’était pas seul. Il était avec d’autres personnes prises pour crimes contre la paix publique et exposition de faux billets de banque. Ces crime sont prévus et punis par les articles 193 et 105 du code pénal. Me Mayila n’a pas été pris dans son cabinet, dans sa voiture pour être jeté en prison. Non ! Il a été placé sous mandat de dépôt en qualité d’auteur présumé des faits ci dessus dénoncés au même titre que les autres en attendant leur passage à la cour criminelle. Gabonactu.com : Et pourtant c’est Me Mayila qui a porté plainte. C’est lui qui a engagé la procédure en cours ? C’est l’occasion que vous m’offrez pour dire que celui qui porte plainte n’a pas forcément raison. Quand vous portez plainte, vous portez à la connaissance des enquêteurs des faits pour lesquels vous pensez, à tord ou à raison, être victime. Mais au cours de l’enquête, les choses peuvent changer. Il peut arriver que celui qui porte plainte soit l’auteur des faits qu’il dénonce ! Oui, Me Mayila a porté des faits à la connaissance des officiers de police judiciaire et il a déclaré qu’il a été victime d’un braquage au cours duquel son véhicule a été emporté par des malfrats. Il faut ajouter le pistolet de son aide de camp et une somme de 3 millions de FCFA. Vérification faite, il n’en était rien. Me Mayila était englué dans une affaire de fausse monnaie où il était avec des faux-monnayeurs et au cours de leurs transactions, du chantage et de l’extorsion fait à son endroit, il a offert son véhicule en gage ainsi que le pistolet de son aide de camp pour acheter le silence de ceux qui l’ont filmé. Voilà ce qu’il en est. |
Gabonactu.com : Madame le Procureur, beaucoup d’avocats sont allés ce vendredi au ministère de la Justice pour dénoncer la violation par le Procureur de la procédure relative à l’interpellation et l’incarcération d’un avocat. Qu’est-ce que vous voulez leur répondre ? |
Sidonie Flore Ouwé: Non, je ne réponds pas aux avocats parce que le lieu des débats, ce n’est pas la rue. je ne suis pas Procureur de la Rue Publique je suis Procureur de la République et en cette qualité je répond aux préoccupations des avocats au prétoire et non dans la rue. Mais par courtoisie à l’endroit des populations gabonaises et par devoir d’information, je dois à la vérité de dire que la loi 25/08 portant sur la profession d’avocat en son article 47 dispose que « aucune enquête préliminaire des autorités de police, de gendarmerie et assimilés ne peuvent être menée contre l’avocat suspecté d’une infraction sans que le bâtonnier n’en soit immédiatement informé et ne soit, lui et son représentant, présents aux auditions et aux interrogatoires ». Me Mayila n’a pas fait l’objet d’une enquête préliminaire. Il a fait l’objet d’une enquête de flagrance. D’autant que la procédure que nous avons choisie au terme de cette enquête est la procédure pour crime flagrant (…).
Les articles 46 et suivants du code de procédure pénale prévoient qu’en cas de crime ou de délit flagrant, l’officier de police judiciaire saisi de l’infraction en informe le Procureur de la République et procède à tous les actes et toutes les constatations utiles à la manifestation de la vérité. Il saisi tous les objets : armes et documents ayant servis à la commission de l’infraction ainsi que ce qui en est le produit. (…) Nous avons les coupures de faux billets de banque, nous avons saisi la machine ayant servi à ces éléments ainsi que le film rendant compte du takipçi şifresiz déroulement des opérations. Donc nous sommes effectivement dans les circonstances de la flagrance. Et en matière de flagrance, on ne peut pas demander aux officiers de police judiciaire ou au procureur de la République, directeur des enquêtes, de procéder comme en matière préliminaire ! |
Gabonactu.com : Tous les complices dans cette affaire ont-ils été interpellés ? |
OuiGabonactu.com : Certaines personnes disent qu’il s’agit d’une affaire politique ?
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