Le culte de dimanche prochain à la paroisse Saint Pierre située à un pas du palais de la présidence de la République du Gabon ne ressemblera certainement pas à une séance de prière ordinaire. L’église catholique a choisi cette paroisse pour livrer les conclusions de la 30ème assemblée plénière des évêques du Gabon qui s’est ouverte le mardi 24 janvier 2023.
La classe politique, la société civile et tous les mouvements à vocation politique se mobilisent pour aller écouter en direct les recommandations de ce conclave dont le thème suscite la passion : « l’Église au Gabon et le pluralisme sociopolitique actuel à la veille de l’élection présidentielle de 2023 : pour la vérité, la justice et la paix ».
L’archevêque métropolitain de Libreville est devenu le chouchou des gabonais pour avoir exigé dans son message de vœux lu devant le président Ali Bongo « la vérité, la justice et la paix » à l’issus de l’élection présidentielle prévu au Gabon dans quelques mois.
« Pour avoir une parole sûre, les évêques se donnent d’analyser la situation actuelle dans toutes ses dimensions à travers des conférences. Au terme de cette plénière, il y aura un message des évêques adressé au peuple de Dieu qui est au Gabon », a pour sa part déclaré l’abbé Serge Patrick Mabikassa, coordinateur des médias catholiques à l’ouverture de la 30ème assemblée plénière des évêques du Gabon.
Pour la tenue de cette rencontre politiquement très engagée, l’église du Gabon a bénéficié du renfort de Monseigneur Janvier Herrera Corona, Nonce apostolique du Gabon et de la République du Congo venu de Brazzaville.
Les séquelles des violences post-électorales de 2016 qui se sont soldées par des morts et la destruction des biens publics et privés hantent encore les esprits des gabonais. L’opposition a, pour éviter la répétition des scènes d’émeutes après la publication des résultats de la présidentielle de 2023, élaboré un mémorandum pour améliorer la transparence électorale dans le pays. Elle a sollicité et obtenu l’accord du président Ali Bongo pour la tenue d’une rencontre politique à ce sujet.
Pour l’opposition, c’est le pouvoir en place qui est à l’origine des violences post-électorales à cause de son refus de la vérité des urnes. Le pouvoir de son côté accuse l’opposition d’être de mauvaise foi.
Carl Nsitou
L’origine du mal du Gabon est connu par tout le monde. Un adage de chez nous dit » La tortue n’arrivant pas à escalader le tronc d’arbre accuse les autres d’avoir insulté sa mère ». Incapables d’accepter la défaite, les hommes au pouvoir utilisent les armes contre le peuple aux mains nues. Par comment allons-nous arriver à l’alternance ?