Sommet EU/UA : un sommet de plus et de trop !

Sixième du genre, le sommet Union européenne-Union africaine (UE/UA) qui s’est tenu du 17 au 18 février 2022 dans la capitale Belge a porté sur les questions de sécurité, de développement… bref en un mot sur la prose habituelle ronflant comme un disque rayé.

En effet, depuis plus de quarante (40), en dépit du nombre de sommet, bilatéraux ou multilatéraux, l’Afrique est demeurée toujours un continent sous développé. Elle n’a servi jusqu’ici qu’à être une terre d’extraction des matières premières livrées au franc symbolique et un réceptacle des produits manufacturés de l’occident à forte plus-value. A ce marché de dupe s’ajoute pour onze pays du continent une monnaie artificiellement attribuée aux africains : le FCFA.

Après tant d’échecs, au moment où nous assistons à une mutation géostratégique du monde qui se lit désormais sous le prisme l’Union occidentale (France, USA, Allemagne et Grande Bretagne), d’une part et de l’orient (Russie, Chine, Inde), d’autre part auquel s’ajoute le monde Arabe, il est indiqué de s’interroger sur les raisons de la perpétuation de ce genre de forum aux résultats rikiki embaumés dans des promesses jamais tenues.

Aux chefs d’Etat africains qui ont couru à Bruxelles croyant trouver des solutions aux problèmes de développement et de sécurité en Afrique, qu’ils se détrompent. Rien dans ce sens ne sera fait. La seule chose qui sera faite c’est de leur imposer de ne pas accepter des relations de coopération, surtout militaire avec la Russie. La Russie ne vient que piller les richesses africaines. Ceci porte à croire que l’Afrique ne vit pas déjà ce pillage avec cet occident impérialiste, colonialiste et raciste.

Mais cela dit, l’Afrique devrait tout de même faire attention avec la danse du paon qui lui est faite par la Russie, la Chine, la Turquie et même le monde Arabe. Car pour intéressant que cela puisse paraitre, cette danse n’est pas dénuée de tout idée d’intéressement à ses nombreuses richesses.

S’il est vrai que l’opposition économie/idéologie dont a parlé feu Président Mobutu Sese Seko en 1973 à l’ONU a disparu, il reste qu’elle a désormais fait place à l’affrontement économique et met davantage en exergue la pensée gaullienne selon laquelle un pays n’a pas d’ami, il n’a que des intérêts.

Steeve Yondzi © DR

En se prêtant aux sommets : Chine-Afrique, Russie-Afrique et Turquie Afrique, les dirigeants africains ne doivent pas se laisser aller à la Candeur qui a caractérisé la majorité de l’élite politique africaine des années 60 qui a choisi la coopération à l’indépendance véritable.  A ce sujet,  de Gaulle dit : « Nous avons changé la colonisation en coopération parce que l’objet de la colonisation qui était de créer pour la métropole des zones d’influences politico-économiques et d’assurer le rayonnement de la civilisation métropolitaine était sauvegardé par la coopération. » Car les populations africaines ne comprendraient pas et ne pardonneraient pas que l’Afrique quitte une camisole de force pour se mettre sous la coupe d’un gant de velours.

Au total, l’Afrique doit sortir de sa situation de continent dominé. Cette option n’est pas négociable. Le Mali et la Centrafrique semblent être des parfaits exemples. Cependant l’Afrique doit faire attention au son des nouvelles trompettes.   Pour cela, elle devra lire son action par le prisme de la Dignité ;  dignité dont  Ahmed Sékou Touré, Patrice Emery Lumumba,  Modibo Keita, Ruben Um Nyobè et Jean Hilaire Obame ont su faire montre en leur temps en y payant de leur vie pour la liberté de leurs pays respectifs et du continent en général.

Steeve Yondzi, Président Afrique Dignité


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