Projet de recrutement de 704 enseignants vacataires : irresponsable et suicidaire, selon Marcel Libama

Dans une tribune libre publiée sur sa page Facebook, le syndicaliste Marcel Libama s’insurge contre le projet de recrutement en février de 704 enseignants vacataires dans le secondaire annoncé par le ministre de l’Education nationale, Patrick Daouda Mouguiama.

« Les nouveaux chargés de cours vacataires vont se retrouver dans quelques jours, directement en poste, en charge de plusieurs classes, devant des élèves, sans avoir été formés au métier d’enseignant », fait-il remarquer alors qu’au Gabon pour devenir professeur de lycée ou de collège il faut obtenir le concours d’accès à l’ENS (École Normale Supérieure), puis suivre deux années de formation dans cette école.

« Mais le ministère de l’éducation nationale a décidé maintenant, de recruter directement les chargés de cours vacataires qui ne suivront pas de formation pédagogique », se désole Marcel Libama lui-même formateur des formateurs à l’ENS.

Loin des simples critiques stériles, Marcel Libama propose des pistes pour combler le déficit d’enseignants à l’origine du projet de recrutement de futurs vacataires.

« Il faut utiliser les enseignants formés de la 25ème et 26ème promotion de L’ENS assisent à la maison et sans poste budgétaires », conseille-t-il.

« C’est dingue, donc le gouvernement a de l’argent pour payer les vacataires mais rien pour payer les jeunes gabonais sortis de L’ENS qui ne demandent rien d’autre que d’être affecté et des salaires », commente-t-il.

« Les recrutements directs à la veille des élections c’est pas bon dans un système éducatif où la formation continue est inexistante cela constitue un danger public », averti le syndicaliste.

« Au Gabon ce qui est provisoire finit toujours par devenir définitif. Ils finiront par être recruter comme des enseignants sans l’être », s’inquiète-t-il avant de poursuivre « nous trouvons anormal et injuste qu’alors que des promotions entières d’enseignants ne sont pas employés, l’État fasse recours à des personnes sans formation qualifiante pour enseigner notre jeunesse. Il nous semble qu’il est important d’exiger que les diplômés de l’ENS assis chez eux soient immédiatement recrutés pour combler le manque qui justifierait le recours aux vacataires ».

Libama termine sa tribune par une série de recommandations :

1 – ce recrutement ne s’adresse qu’aux citoyens gabonais ;

2 – qu’ils soient diplômés d’universités et d’institutions publiques gabonaises en priorité ;

3 – des représentants des syndicats représentatifs et des associations de parents d’élèves fassent partie du processus de recrutement pour atténuer des cas de favoritisme et de corruption ;

4 – que la durée du contrat n’excède pas trois (3) ans ;

5 – qu’au bout des 3 ans, tous ceux qui seront intéressés par la profession puissent passer les concours d’entrée à l’ENS ;

6 – que le niveau de base de recrutement desdits vacataires soit le Master 1 dans leurs spécialités…

Voici ce que nous pouvons en dire à chaud. Nous sommes vraiment débités.

Antoine Relaxe

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