Le ministère gabonais des Eaux et forêts a lancé la semaine écoulée à Libreville une série de formations des acteurs du secteur forestier, de la société civile ainsi que des représentants de communautés locales vivant à côté des forêts afin de mettre en place une plateforme délibérative qui permettra de prendre des décisions consensuelles dans le cadre de la gestion durable des forêts.
Les formations s’étalent du 5 au 14 octobre. Elles sont coorganisées par le gouvernement gabonais et le Bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement (FCDO), une institution du Royaume uni.
L’objectif est de soutenir le processus de réformes de la gouvernance forestière. A ce titre, les organisateurs ont décidé de créer un dialogue multisectoriel entre les industriels forestiers, les petits exploitants, les représentants des collectivités locales, les leaders de la société civile ainsi que les représentants directs des communautés locales.
« On a décidé d’accompagner le Gabon à réaliser ses ambitions de développement durable de sa riche forêt », a affirmé Marieke Wit représentante de FCDO, le programme britannique de gouvernance forestière, du marché et du climat.
Dans son portefeuille, le FCDO affirme apporter son appui dans les reformes forestières en Guyane, au Libéria, au Ghana, au Congo, au Cameroun et au Gabon.
« Notre ambition est de soutenir les nobles ambitions du Gabon dans la gestion durable de sa forêt. On a besoin pour cela d’une plateforme délibérative d’où cette série de séminaires », a expliqué Marieke Wit.
La plateforme délibérative qui résultera de ces formations sera une espèce « d’agora » où les industriels présenteront en amont leurs projets en faveur des populations locales. Ils soumettront également leur plan de développement aux autorités ainsi qu’aux représentants de la société civile.
Le consensus ainsi créé évitera les conflits entre les différentes parties prenants, espèrent les organisateurs.
« Les ateliers vont renforcer les capacités des parties prenantes dans le secteur forestier sur les processus multipartite et la participation à la délibération sur les questions forestières et les prises de décisions », a pour sa part clarifié Patrice Kamkuimo, facilitateur gouvernance forestière.
A final, a-t-il ajouté, l’importance c’est qu’il y ait une harmonisation des niveaux de connaissances pour être représentés et participer efficacement à la réalisation des objectifs du « Gabon vert en construisant un secteur forestier ambitieux basé sur l’inclusion et l’inclusivité dans le processus de gestion forestière ».
Ces formations pour les communautés sont le bienvenu car l’industriel qui participe à cette formation « veut s’assurer que le bois qu’il est entrain de transformer dans son usine n’est pas issus d’une exploitation illégale. L’industriel qui coupe le bois veut se rassurer que son exploitation ne sera pas gelée par des mouvements de grève ou de protestation de la société civile parce que la communauté qui est à côté de son exploitation est contente pour avoir bénéficié des retombées de l’exploitation », a ajouté Thomas Mvou Biyogho, Directeur général adjoint des forêts.
« Les communautés locales, les représentants des forêts communautaires vont avoir le même niveau d’informations que l’industriel. Donc ils vont participer à la prise de décisions dans la gestion durable de leurs forêts », a-t-il poursuit.
Selon le programme officiel, les formations sont reparties par groupe. Le premier concernait la société civile et les communautés locales (du 5 au 6 octobre). Le second les petites et moyennes entreprises forestières (du 7 au 8 octobre). Le troisième le secteur privé industriel (du 11 au 12 octobre) et enfin l’administration publique du 13 au 14 octobre 2021.
Carl Nsitou