4 policiers copieusement bastonnés par des militaires à Libreville

Quatre policiers en faction le 28 mars dernier au poste de contrôle du lycée Paul Indjendjé Goundjout (ex- lycée ’Etat de l’Estuaire)  dans le premier arrondissement de Libreville, ont été copieusement bastonnés par une unité des militaires (béret rouge) du camp Aïssa en patrouille. Et pour cause, les militaires sont venus à la rescousse  de leur « classe » (collègue) qui était entrain d’être molesté par des policiers. Les OPJ soupçonnaient le militaire de ne pas respecté le couvre-feu décrété par le président Ali Bongo le 21 mars dernier  pour lutter contre la propagation du Covid-19 au Gabon.
Les faits : le militaire dont le nom n’a pas été révélé est cuisinier  dans l’armée. Il sortait de son service à 23 heures après une dure journée de travail à la base dite : « Lala » située au nord de Libreville. Par manque de moyen de transport à cause du couvre-feu, le soldat était obligé de marcher pour regagner sa maison. Malgré les explications données à ses frères d’armes, les policiers n’ont rien voulu savoir, prétextant que  ce dernier a fait fi de la mesure  du confinement pour se  balader la nuit à sa guise. Le militaire aura donc du mal à convaincre ses interlocuteurs.
De sources autorisées, des explications ont laissé soudainement place à une violente dispute ayant entrainé  la bagarre. Les quatre policiers auraient roué les coups au militaire. Il n’aura pas pu à lui seul contenir la fureur de ces derniers. Le soldat a eu la vie sauve grâce à l’intervention de ses « classes » qui étaient en patrouille de routine.  Arrivés sur le lieu de la bagarre,  les militaires ont tout de suite reconnu leur collègue qui était presque amoché. La forte réaction des bérets rouges ne s’est fait attendre.
Les militaires ont à leur tour tabassé  les policiers. Bilan de cette bagarre des chiffonniers, les quatre policiers actuellement hospitalisés  auraient eu des côtes cassées.  Mais leur pronostic vital ne serait pas engagé.
La situation a provoqué une réunion d’urgence au sommet de l’Etat lundi. Les ministres de la défense et de l’intérieur  ont convoqué tous les chefs de corps tant du coté  de l’armée que des forces de l’ordre pour plancher sur la question sensible.
Les rixes entre les hommes armés au Gabon sont légions.

Camille Boussoughou

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