Me Eric Iga Iga (droite) et son confrère Jean Rémy Bantsantsa durant la conférence de presse le 28 février à Libreville © Gabonactu.com
Me Eric Iga Iga et son confrère Jean Rémy Bantsantsa, tous deux avocats conseils de l’opposant Pascal Oyougou, ont dénoncé vendredi dans une conférence de presse conjointe à Libreville, que leur client qui a purgé sa peine de détention préventive de deux ans le 12 septembre 2019, est selon la loi, disent-ils, détenu désormais illégalement et arbitrairement.
« L’instruction judiciaire ouverte le 12 septembre 2017 est à ce jour clôturée, et monsieur Oyougou est en détention. Or, selon la loi, la détention préventive pour les infractions criminelles est au maximum de 24 mois », a fait observer Me Iga Iga, avant de dénoncer la posture du juge d’instructions et des procureurs généraux qui ne veulent pas se soumettre à l’autorité de la loi.
Ancien cadre du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) et membre fondateur du Rassemblement héritage et modernité (RHM, opposition radicale) devenu Rassemblement pour la patrie (RPM), Pascal Oyougou a été placé en détention préventive le 12 septembre 2017 à la prison centrale après 72 heures de garde à vue. Il est poursuivi pour « complot contre l’autorité de l’Etat, l’instigation aux actes ou manœuvres de nature à provoquer des troubles ou manifestations contre l’autorité de l’Etat, participation à l’organisation d’une réunion publique non déclarée ou interdite et attroupement non armé sur la voie publique ayant troublé la tranquillité publique ».
Pour les avocats de Pascal Oyougou, leur client devrait être libéré depuis le 13 septembre dernier. Il est séquestré en violation flagrante de la loi, relative à l’article 1 de la constitution alinéa 1-4 du titre préliminaire.
La détention illégale de l’opposant a été constatée même par la chambre d’accusation de la Cour d’Appel dans son arrêt du 24 février 2020. Mais celle-ci refuseraient de libérer d’office monsieur Oyougou, indique-t-on.
Selon Me Bantsantsa, cette détention de Pascal Oyougou est purement politique. Toutes les voies de droits ont été épuisées pour libérer leur client qui n’a jamais été jugé, parce que le dossier serait vide.
« Nous avons été déçu quand le procureur général nous a répondu au sujet de la libération d’office de monsieur Pascal Oyougou qu’ils attendent les instructions du pouvoir politique », a déploré de son coté Me Bantsantsa.
Sydney IVEMBI