La Cour d’Appel de Libreville s’est déclarée lundi incompétente à la demande de liberté provisoire formulée par l’opposant Bertrand Zibi Abeghe, incarcéré depuis plus de 3 ans à la prison centrale de Libreville pour des faits supposés de « violences et voies de fait et détention illégale des armes à feu ».
« C’est la première fois dans les annales judiciaires qu’une cour d’appel vienne se déclarer incompétente sur une demande de liberté. Je n’ai jamais vu cela. Quand on se déclare incompétent, on doit nous renvoyer devant une autre juridiction. Ce sont les règles processuelles. Vers quelle juridiction nous envoient-ils ? Des motivations ont été demandées, mais rien n’a été donné », a affirmé maître Jean Paul Moubembé, avocat conseil de Bertrand Zibi.
Sur le parvis de la cour d’appel de Libreville, des acteurs politiques de l’opposition se sont massivement rendus au palais de justice ce lundi pour espérer assister à la libération provisoire de l’opposant Bertrand Zibi Abeghe. Selon ses avocats, les juges de la Cour d’appel ont indiqué de manière inédite leur incompétence à libérer provisoirement leur client.
Après avoir été condamné à six ans de prison pour détention illégale d’armes à feu, non-assistance à personne en danger et crime contre la paix publique, l’opposant Bertrand Zibi Abeghe devait être fixé sur son sort ce 24 février après plusieurs renvois d’audience.
Les raisons de cette incompétence de la juridiction n’ont pas été clarifiées. Cette situation n’a pas laissé insensible le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM, opposition radicale), Alexandre Barro Chambrier.
« Bertrand est maintenu dans les geôles de la prison pour des raisons politiques. Le peuple doit être conscient de ce que nous devons continuer la lutte pour libérer ce pays du joug de cette dictature qui s’immisce dans le système judiciaire. S’ils sont incompétents qu’ils dégagent. Ça fait 4 ans de prison qu’un père est privé de sa famille pour des raisons fallacieuses, car Bertrand n’aurait jamais dû être en prison. Nous allons tout faire tout pour le sortir de prison »,a fustigé M. Barro Chambrier, présent au tribunal.
Une autre audience est prévue le 9 mars 2020 aux fins de statuer sur le fond la décision.
Antoine Mayombo