Des milliers des fonctionnaires au stade de l’amitié à Angondjé @ DR
Libreville, 17 juillet (Gabonactu.com) – Plusieurs fonctionnaires gabonais entrés en possession de leur bon de caisse ce mardi sont écœurés, choqués par la réduction de leur salaire et surtout la suppression « inattendues » de certaines de leurs primes dans le cadre des mesures d’austérité prises le 21 juin dernier par le gouvernement.
« Je travaille dans une structure hospitalière. J’ai constaté, pour le déplorer, la disparition de ma prime de servitude. C’est étonnant car dans les mesures d’austérité annoncées, il n’était pas prévu la suppression des primes. Notre prime de servitude est un acquis de longue lutte, il n’est pas question qu’elle soit retirée de notre traitement salarial », a vociféré un agent du ministère de la Santé au stade d’Angondjé après avoir réussi à récupérer son bon de caisse.
« Ils ont coupé ma prime de spécialité. Je veux comprendre pourquoi », s’est lamenté un médecin qui a soutenu avoir en outre une réduction de son salaire parce que percevant plus de 650 000 FCFA par mois. « C’est complètement absurde », a gémi ce médecin complètement déboussolé d’abord par le désordre constaté dans la distribution des bons de caisse et les coupes opérées sur son salaire.
A ses côtés, une femme, le visage démonté. Elle soutient également avoir subi le même coup de « bistouri ». « Ils ont coupé mon salaire. Ils ont coupé ma prime de technicité. J’ai perdu 400 000 FCFA alors que je gagnais près de 800 000 FCFA. Comment payer mon crédit, mon loyer et les charges familiales », s’est demandé cette jeune médecin.
Le gouvernement dans une série de mesures d’austérité a averti que les salaires de plus de 650 000 FCFA devaient subir une décote de 5 à 15% en fonction des sommes perçues. Il n’avait cependant rien dit à propos des primes.
L’objectif est de réduire la masse salariale de 710 milliards de FCFA à 400 milliards de FCFA par an d’ici 3 ans.
Outre ces décotes sur les salaires, le gouvernement a annoncé une décote de 5 à 15% des budgets des institutions ; le gèle des recrutements, des avancements et reclassements ; la réduction des effectifs des membres du cabinet présidentiel (40%) et des cabinets des ministres (50%) ; le gèle des concours professionnels et l’augmentation de plusieurs taxes pour renflouer les caisses de l’Etat.
Dynamique unitaire, la principale centrale syndicale du pays a annoncé jeudi dernier lors d’une assemblée générale qu’elle n’acceptera jamais ces mesures iniques et impopulaires. La Coalition pour une nouvelle République créée par Jean Ping a dans un communiqué annoncé qu’elle soutient la protestation des syndicalistes.
« Ne pas prendre maintenant ces mesures longtemps envisagées mais toujours différées entrainerait le pays vers la catastrophe », a riposté vendredi dernier le Premier ministre, Emmanuel Issozé Ngondet recevant les chefs des partis politiques de l’opposition. M. Issozé Ngondet a lancé à l’occasion un appel à un « sursaut patriotique ».
Carl Nsitou