Germain Nguema Ella, président du Synamag, au centre@Gabonactu.com
Libreville, 14 juillet (Gabonactu.com) – Pour protester contre les mesures d’austérité prises en juin dernier en vue de relancer l’économie du Gabon, le syndicat national des magistrats (Synamag) a demandé au Gouvernement de supprimer la multitude des institutions inutiles qui obèrent les finances de l’Etat.
« Afin de diminuer les charges de l’Etat le Synamag propose la suppression de la commission nationale de la démocratie, les multiples agences gouvernementales, le Sénat et la vice-présidence de la République », a indiqué Germain Nguema Ella.
Le président du Synamag s’est ensuite interrogé sur l’impact réelle dans la vie des Gabonais de la Médiature de la République et l’importance de conserver une institution telle que la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) qui, depuis sa création en 2003 n’a jamais engagé aucune poursuite judiciaire contre des délinquants financiers qui, pourtant ,ne manquent pas au Gabon.
Excepté la mise sous « Bons de caisse » des agents de l’Etat, les magistrats ont rejeté toutes les mesures d’austérité imposées par le Gouvernement au peuple le 21 juin dernier.
Pour eux, Ali Bongo et son Gouvernement qui ne représentent que 5% de la population voudraient rendre les 95% restants responsables de la luxure dans laquelle ils vivent en leur imposant des mesures draconiennes de vie qu’ils refusent de s’imposer à eux-mêmes.
« Les lourds investissements hasardeux, à l’image de la baie des Rois, New-York forums et le pillage en règle de nos denier publics étaient devenus l’exercice favori de nos dirigeants censés tirer le Gabon vers l’émergence. A quel moment l’Etat s’est interrogé pour savoir d’où leur provenait tout cet argent ? Quelles sont les activités industrielles ou commerciales de ces ministres et super directeurs qui justifieraient qu’ils se retrouvent tous sans exception, du jour au lendemain à la tête de grosses fortunes. Quelle crédibilité accorder à un Gouvernement qui dit vouloir réduire la masse salariale de l’Etat, quand en même temps il augmente le nombre de députés ; augmentant de manière structurelle les charges de l’Etat ? », a indiqué le président du Synamag sous forme d’interrogations sans réponse.
Auparavant, les magistrats ont appelé les dirigeants à expliquer au peuple ’’comment le Gabon est arrivé à cette situation catastrophique’’ et qui en sont les responsables.
« L’appel à l’effort collectif ne pourra trouver un écho favorable aux yeux des citoyens et susciter l’adhésion des Gabonais que si au préalable une réponse crédible et convaincante est apportée à ces questions préjudicielles », a rétorqué Germain Nguema Ella.
Le Synamag s’insurge en plus contre l’exemption faite pour les Forces de Défense et de Sécurité (militaires, policiers, gendarmes, garde républicaine) comme si ces derniers n’émargeaient pas au budget de l’Etat, violant ainsi le principe de l’égalité de tous devant les charges publiques.
Précieux Koumba