Libreville, 16 mai (Gabonactu.com) – Le Gabon accueille du 17 au 19 mai la Semaine de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine sous le thème « Afrique, ma terre première », a annoncé mardi le ministère de l’Economie numérique et de la Culture.
La cérémonie d’ouverture a lieu tôt le matin à l’hôtel Radisson Blu en présence du ministre de l’Economie numérique, de la Communication, de la Culture et des Arts, M. Alain-Claude Bilie-By-Nze, le coordonnateur-résident des Nations Unies et représentant-résident du Programme des Nations Unies pour le développement, Mme Marie-Evelyne Petrus-Barry et le directeur général du Centre international des civilisations bantu, M. Antoine Manda Tchebwa.
Le Gabon est le premier pays du continent à organiser un rendez-vous important, tant académique que festif, sur cette cause mondiale proclamée par la résolution 68/237 de l’Assemblée générale des Nations Unies.
La communauté internationale distingue ainsi les personnes d’ascendance africaine comme groupe dont les droits humains doivent être promus et protégés. Environ 200 millions de personnes se considérant d’ascendance africaine vivent en Amérique. Des millions d’autres vivent dans diverses régions du monde, et ce, en dehors du continent africain.
Au-delà de la cérémonie d’ouverture, qui marque l’attention particulière des plus hautes autorités du pays, la Semaine rassemble les meilleurs experts, essayistes et universitaires de ce domaine de recherche. Ainsi du Pr. Elikia M’Bokolo (Ehess), du Pr. Charles Binam Bikoi (Cerdotola), du Pr. Guy Rossatanga Rignault (UOB), du Pr. Ange François Ratanga Atoz (UOB) et du Pr. Sheila Walker (Scripps Dpt of Africana Studies), qui partageront avec l’audience leurs vues concernant la place de la diaspora africaine dans l’histoire générale du continent, ceci dans le cadre de travaux articulés en quatre temps : traite, déportation, esclavage / incubation créole / retrouvailles Afrique Amériques, panafricanisme / Afrodescendants et Afrique.
A l’occasion de cette semaine spéciale, Libreville accueille un maître mondialement connu du Gwo Ka (tambour), le Guadeloupéen Roger Raspail, deux mois après la sortie de son album Dalva. « Je reste quoi qu’il advient gwo-ka et cela est définitivement ancré dans mes racines, mes gènes et mon sang. Je ne peux m’empêcher de penser, rêver, manger ou encore séduire par et avec le gwo-ka. Ce tambour, cette musique m’a tout donné. Mais en retour, il est évident que ma musique sonne le gwo-ka,et cela peut importe le type d’instrument utilisé. Le gwo-ka comme le jazz, reggae, ou tout autre forme de musique de résistance, est une philosophie de vie. »
Pour les experts, Raspail « fait sonner les peaux de ses tambours Ka depuis plus de quarante ans avec la même passion. Jazz avant-gardiste ou morna capverdienne, swing caribéen ou rumba congolaise, funk spirituel ou transe gnawa du Sahel, le musicien a fait de sa musique un voyage perpétuel enrichi au gré des rencontres. Le percussionniste antillais a accompagné des artistes comme le pianiste Mal Waldron, le flûtiste Eugène Mona, la chanteuse Cesaria Evora, Didier Malherbe, Chico Freeman, Papa Wemba, Pierre Akendengue ou Hasnia el Bécharia ».
Gaston Ella