Elvis Ebang Ondo, président de l’ALCR @ Gabonactu.com
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Les personnes disparues lors de la crise postélectorale au Gabon (août et septembre 2016) auraient servis pour des sacrifices pour des crimes rituels, a supposé le président de l’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR), Elvis Ebang Ondo dans une conférence de presse vendredi dernier à Libreville.
« Nous avons constaté une baisse du phénomène des cadavres mutilés retrouvés à la plage ou un peu partout », a fait constater M. Ebang Ondo durant sa conférence de presse à laquelle a assisté un public peu nombreux mais constitué d’enseignants, des élèves et des parents des victimes.
« Le grand marché a été effectué durant la crise postélectorale. Les disparus ont certainement été sacrifiés », a-t-il supposé.
Elvis Ebang Ondo qui tient un répertoire des cadres retrouvés mutilés (sans la langue, les yeux, les organes génitaux ou une main) a, à l’occasion, exigé des pouvoirs publics la publication de la liste de toutes les personnes disparues suite à ces événements dont le bilan officiel gravite autour de 4 morts dont un policier.
« L’ALCR réclame encore la publication officielle des noms de toutes les personnes arrêtées, détenues dans les prisons ainsi que celles qui sont disparues lors des violences postélectorales du 31 août 2016 », souligne le propos liminaire de M. Ebang Ondo qui a affirme avoir brisé le silence sur les crimes rituels au Gabon en 2005.
M. Ondo a perdu son fils il y a 12 ans le 3 mars 2005. Sa dépouillée mutilée a été retrouvée sur la plage en face de l’hôtel Okoumé Palace. C’est à l’occasion de ce triste anniversaire qu’il a organisé la conférence de presse de son association, la plus représentative du phénomène au Gabon.
Durant la conférence de presse, Elvis Ebang a tout azimut déploré le fait que les présumés « assassins arrêtés sont toujours libérés ». Des enquêtes qui n’aboutissent jamais.
Il a ironisé sur l’engagement du pouvoir de combattre ce phénomène : « vous avez appris à travers les médias que le Chef de l’Etat et le Gouvernement s’engagent à combattre les crimes rituels. Effectivement nous comprenons le sens de leur combat. Il faut museler la presse, réduire les effectifs des médecins légistes, manipuler les enquêteurs et corrompre les parents contestataires ».
L’ALCR et ses membres ont appelé la justice à écouter les cris des familles en détresse en facilitant les enquêtes pour aider les familles à connaître la vérité et à faire le deuil.
Les crimes rituels consistent à prélever certains organes du corps humains pour faire des amulettes censées apporter un pouvoir, la puissance, la domination ou même la fortune. Pratique inconnue des traditions gabonaises, les crimes rituels seraient un phénomène important d’Afrique de l’ouest notamment.
Martin Safou