Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Bruno Mboulou Beka, l’unique victime officielle du meeting de l’opposition du 20 décembre dernier au carrefour Rio a été assassiné par l’Etat, a déclaré Christophe Ovono Allogo, chef de la famille qui a lu dimanche à Libreville une déclaration devant la presse et quelques figures connues de l’opposition.
« La famille Mboulou Beka déclare (…) qu’elle accuse formellement l’Etat gabonais d’être l’auteur de l’assassinat de Mboulou Beka », mentionne la déclaration lue dans la maison familiale où a lieu la veillée mortuaire en mémoire de cet étudiant de 30 ans qui a laissé une veuve enceinte de quelques mois.
Par la même déclaration la famille exige « au nom de la dignité humaine et de la solidarité familiale, le devoir de vérité qui est un droit de l’homme pour toute victime et ses ayants droits en cas d’assassinat ».
La famille exige aussi que « les coupables soient traduits devant la justice et répondent de leur forfait ».
Enfin la famille affirme que « tant que ce devoir de vérité n’est pas accompli par l’Etat gabonais, la famille Mboulou Beka a décidé que le corps de Mboulou Beka reste entre les mains de l’Etat gabonais, jusqu’à ce que justice lui soit rendue ».
Avant la lecture de cette déclaration, Emmanuel Ondo Metogho (baron du Parti démocratique gabonais, PDG au pouvoir), patriarche de la famille s’est opposé farouchement à cette démarche dont il affirme n’avoir pas été associé en amant. Mais toute la jeune garde de la famille l’a mis en minorité et il est sorti « pour ne pas cautionner », a-t-il dit cette déclaration qui culpabilise le pouvoir alors que les conclusions de l’enquête ouverte ne sont pas encore connues.
Le docteur Alphonse Louma et Annie Léa Ménié, très connus dans les milieux de l’opposition radicale ont assisté à cette lecture.
La polémique reste ouverte sur le bilan de cette manifestation interdite mais que l’opposition tentait d’organiser à tout prix. L’Etat a reconnu un mort, l’opposition affirme qu’il y 6 morts. L’opposition exige une enquête internationale. Le porte parole de la présidence de la République s’est déclaré ouvert à cette enquête.
Martin Safou