Comme annoncé, la puissance publique, sous la houlette du ministère des Travaux publics et de la construction, poursuit ce mercredi, les opérations de démolitions et de déguerpissements, le long de la Route nationale 1, dans les ‘’PK’’, entamées mardi. Ces travaux préparent la construction du futur Flyover du PK 12 pour lesquels les populations, commerçants et opérateurs économiques concernés ont été prévenus et entretenus dans les formes dues, souligne-t-on.

Sur le terrain, les réactions sont mitigées. Plusieurs familles et commerçants retirent encore leurs derniers effets, laissant parfois derrière eux des traces de vie, comme des vêtements encore suspendus. Pour autant, certains habitants reconnaissent l’importance de ce chantier.
« Ce que le Président fait est bien, nous voulons un Gabon nouveau. Il y avait trop d’insécurité au PK12, mais maintenant nous croyons que cela va cesser », a déclaré un chargeur de bus, avant de préciser : « Il faut aussi savoir que certains ont été indemnisés et d’autres non, ce qui explique les mécontentements », a-t-il voulu nuancer.
Du côté des commerçants et opérateurs économiques, le sentiment est très mitigé, parfois très amère. Beaucoup disent vivre un choc face à la perte soudaine de leur cadre professionnel et ‘’gagne-pain’’. « J’interpelle monsieur le président de la République et maman Zita, son épouse. Je suis veuve, j’ai des enfants qui vont à l’école. Lorsque vous cassez nos sources de revenus, où irons-nous ? Construisez-nous un autre marché pour continuer nos activités », a supplié une vendeuse, visiblement en détresse.
Selon les responsables techniques, les travaux de démolition seront menés en plusieurs phases. Démarrée sur l’axe Ntoum–Libreville, cette première étape s’étendra sur deux semaines avant de basculer ensuite sur l’axe Libreville–Ntoum.
Une nouvelle phase d’identification et d’indemnisation est également prévue dans les prochaines semaines, afin de permettre le lancement des travaux de construction dès le début du mois de janvier 2026.
Pour les autorités, ce projet est une réponse à la congestion routière chronique dans cette zone. La construction du Flyover devrait considérablement fluidifier la circulation, réduire les embouteillages et améliorer la sécurité routière. Les travaux dureront deux ans.
En dépit des tensions relevées sur le terrain, le gouvernement affirme vouloir poursuivre les opérations dans le respect des procédures et assurer un accompagnement adapté des populations concernées.
Un important dispositif technique et sécuritaire est déployé sur place. Les agents du ministère des Travaux publics supervisent les opérations, tandis que les services compétents de la SEEG procèdent au retrait des compteurs pour éviter tout incident.

Les Forces de l’ordre, quant à elles, assurent la sécurité du périmètre, accompagnées de l’entreprise Clean Africa, chargée du nettoyage et de la gestion des décombres. Cette organisation attire de nombreux curieux qui viennent observer les opérations en cours, souvent téléphones en mains pour immortaliser ces scènes de casses massives et spectaculaires.
M.-O. Mignonne ,Christina Thélin Ondo, Tryphene Lembah et Dodo Frida

