Exfiltré de Bissau dans des circonstances nébuleuses, au lendemain du »Coup d’Etat » qui l’a renversé du pouvoir et parti précipitamment de Dakar, où il avait »précipitamment » posé ses valises, après une levée de boucliers au sein de la classe politique et la société sénégalaise ; l’ancien président déchu de la Guinée Bissau, Umaro Sissoko Embalo, aurait contre toute attente quitté la capitale congolaise, où il avait trouvé refuge, avec la bienveillance des plus hautes autorités congolaises, notamment le Président Denis Sassou Nguesso, qui l’avait pourtant reçu en grandes pompes. Aux dernières nouvelles l’ancien président Bissau-Guinéen aurait quitté Brazzaville mercredi pour la Maroc où il aurait finalement trouvé asile, selon des sources locales généralement bien renseignées.

La classe politique et les forces vives congolaises n’ont que très peu apprécié et c’est peu dire, le fait que les autorités congolaises aient déroulé le ‘’tapis rouge’’ à Umaro Sissoko Embalo, lui offrant ‘’gîte et couvert’’, au frais du contribuable congolais ; après son bref, mais non moins tumultueux séjour à Dakar, d’où il était finalement parti, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, sur la ‘’pointe des pieds’’.
A son arrivée à dans la capitale sénégalaise, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, avec l’esprit incisif et le franc-parler qu’on lui connait, avait exprimé son indignation face à l’interruption du processus électoral en Guinée Bissau ; évoquant des doutes sérieux autour d’un prétendu coup d’Etat que plusieurs observateurs considèrent d’ailleurs comme ayant pu être orchestré par M. Embalo Sissoko lui-même.
A ce propos, l’ancien président Nigérian, Goodluck Ebele Jonathan, qui dirigeait le groupe des observateurs de la CEDEAO lors l’élection présidentielle à Bissau, a émis des doutes sur ce potentiel putsch, arguant que ce qui s’est passé en Guinée Bissau n’est pas un coup d’Etat.
« C’est le président qui a annoncé le coup d’Etat. C’est le président qui a appelé les médias pour leur dire qu’il y avait un coup d’Etat. Je suis Nigérian et africain, je sais comment les anciens chefs d’Etat sont traités lorsqu’il y a un coup d’Etat », s’est-il offusqué.
Levée de boucliers
A Brazzaville, le Mouvement républicain (MR), l’un des principaux partis politiques de l’opposition congolaise, dirigé par Mélaine Destin Gavet Eléngo, s’est indigné après avoir appris l’arrivée à Brazzaville de l’ancien président Bissau Guinéen déchu sur les réseaux sociaux ; appelant dans la foulée « le président de la République du Congo à prendre toutes les dispositions nécessaires afin de préserver l’image du Congo, dont la crédibilité est déjà mise à mal sur le plan international », croit-il savoir.
Dans une déclaration officielle, rendue publique mercredi par le Porte-parole du parti, Daniel Okon, le MR prévient que la République du Congo ne saurait devenir une terre d’accueil pour toute personnalité politique impliquée ou suspectée d’être impliquée dans des pratiques contraires aux principes démocratiques, constitutionnelles et au respect des peuples.
« Pendant que le peuple congolais manque d’eau et d’électricité, le gouvernement congolais se donne le luxe d’affréter un avion pour aller exfiltrer un dirigeant dont la crédibilité pose problème », fustige le MR, qui énonce néanmoins que le Congo « reste une terre hospitalière, mais vis-à-vis des africains respectueux des peuples et non envers ceux qui piétinent les droits et libertés fondamentales », assène ce parti de l’opposition congolaise.
Un des principaux opposants politiques de son pays, le président du Mouvement républicain et Vice-président de l’inter-coalition des partis de l’opposition congolaise, Mélaine Destin Gavet Eléngo, qui a souvent eu maille à partir avec le pouvoir en place, a déjà fait acte de candidature à la présidentielle du 22 mars 2026, au terme du congrès de son parti tenu en décembre 2024.

Il n’avait pu compétir lors de la précédente présidentielle, en 2021, à cause de la limite d’âge (35 ans) imposée par la constitution. Destin Gavet s’était alors rangé derrière la candidature de Guy Brice Parfait Kolélas, feu Président de l’UDH YUKI, largement soutenue par les congolais. Les résultats officiels, très chahutés, avaient donné Denis Sassou Nguesso vainqueur.
Le président congolais, pressenti pour être candidat à sa propre succession, sera à son dernier mandat de cinq (05) ans, s’il venait à être réélu à nouveau l’année prochaine, après avoir déjà cumulé plus de 40 ans de pouvoir.
Elliott Ana Merveille

