Candidat aux élections sénatoriales sur le siège unique de la Doutsila (Mabanda), dans la province de la Nyanga, Mbadinga Nguembi est presque tombé dans les paumes ce mercredi 3 décembre au greffe de la Cour constitutionnelle quand il s’est entendu dire que la haute juridiction a déjà clos le contentieux relatif aux sénatoriales. Le candidat de l’Union pour la République (UPR) n’en revenait pas, dans la mesure où lundi, le greffier en chef lui avait dit que la date butoir c’est le 3 décembre à 18 heures.
En effet, selon l’article 30 du code électorale, tout candidat aux élections parlementaires se sentant lésé dispose de dix jours pour saisir la Cour après l’annonce des résultats par le ministre de l’Intérieur. Le second tour des sénatoriales s’est tenu le 22 novembre et les résultats ont été rendus publics le 24.
Après avoir constitué son dossier de recours, Mbadinga Nguembi s’est attaché les services du cabinet d’avocat Moubeyi-Bouale. Mardi après-midi, soit le 2 décembre, quand son conseil se rend à la Cour déposer le dossier, des membres du greffe lui font savoir que les procédures sont closes et que la haute juridiction a même déjà vidé tout le contentieux. L’avocat en informe aussitôt son client. Les deux personnes prennent rendez-vous pour le lendemain matin.
Sur les lieux le 3 décembre, date butoir normale, le greffier en chef leur répète ce que ses collaborateurs ont dit la veille. Mbadinga Nguembi est d’autant plus étonné que c’est le même greffier en chef qui l’a renseigné lundi sur la date butoir.
Cette situation suscite des questions. Pourquoi la Cour a-t-elle vidé le contentieux avant la date limite d’enregistrement des requêtes ? Quelle autre voie de recours propose-t-elle à Mbadinga Nguembi ? Si plus rien n’est possible, n’est-on pas dans un cas de déni de justice ?
Mbadinga Nguembi ne cache pas son dépit. Il avait foi en la haute juridiction pour obtenir réparation face aux circonstances dans lesquelles le second tour des sénatoriales s’est déroulé à Mabanda.
Dans le dossier de recours, dont Gabonactu a reçu copie, le candidat a produit un exploit d’huissier de justice. Le document consigne de nombreuses irrégularités allant de la corruption des électeurs au détournement des procurations par un membre de la commission électorale. Le document de l’huissier signale qu’il s’agit du frère aîné de l’adversaire de Mbadinga Nguembi.
Le candidat était convaincu que sa requête allait prospérer au regard de la loi et que la Cour ordonnerait la reprise du second tour. Le 22 novembre, il a perdu par 14 voix contre 20 pour le candidat de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), Euphrème Outata Nziengui. A l’issue du premier tour, le 8 novembre, ils avaient tous les deux obtenu 17 voix.
A en croire Mbadinga Nguembi, le déni de justice dont il est victime ne va pas contribuer à ramener la sérénité à Mabanda. Selon lui, au soir du second tour, la ville était dans la consternation. Il voit son adversaire souffrir d’un déficit de légitimité pendant son mandat usurpé.
Antoine Relaxe

